Les U-boote (Unterseeboote) ou sous-marins de la marine de guerre allemande.

 Extrait des tactiques de guerre sous-marine.

1939 : L’asdic (dans sa conception primitive du sonar) inventé par le Français Langevin en 1917 dispose encore d’une portée trop faible pour détecter les submersibles. Sa précision ne dépasse pas cent mètres. La détection acoustique sera améliorée entre les deux guerres. Le radar n’est pas encore en service.

 

1940 : Le radar est monté sur des escorteurs. Ces navires peuvent localiser en surface un objet flottant jusqu’à dix nautiques. Quant à l’écoute microphonique asdic, elle peut repérer un "écho" en plongée jusqu’à huit à dix nautiques mais il faut stopper les machines pour écouter l’asdic. Des difficultés de détection subsistent dans l’eau de mer, difficultés liées à la température et à la densité de l’élément liquide. Quelques avions anglais sont équipés du premier type de radar aérien. Leur détection nocturne permet de situer un navire jusqu’à vingt-cinq milles; le laps de temps nécessaire à l’avion pour atteindre l’objectif permet au sous-marin de s’éclipser en plongée rapide. L’asdic
La mise en service en 1940 de l’ASDIC (Allied Submarine Detection Investigation Committee), appareil britannique de détection par ultrasons permet aux bâtiments de surface de repérer des sous-marins en plongée. Concurrent des radars qui équipent les avions à long rayon d’action du Costal Command, l’ASDIC, ancêtre du sonar, rend la vie très difficile aux sous-mariniers allemands.
installé sur les escorteurs prend le relais pour "chasser" l’intrus en plongée.

 

Juillet 1940 : Les avions sont équipés du premier modèle de radar, le Mark II A.S.V. (Anti Surface Vessels). L’antenne Yagi est installée sous leurs ailes, sur les deux côtés et sur le haut de leur fuselage.

 Le Libérator B 24 (type BZ 721) est un avion à long rayon d’action, idéal pour la recherche des cigares d’acier. Sa tactique d’attaque pour détruire un sous-marin se fait non de travers mais d’après un angle de vingt degrés. L’avion volant en rase-mottes balance des grenades sous-marines.

La charge est réglée à moins huit mètres de profondeur et la distance d’impact avec l’eau se fait à cinq mètres du sous-marin. Le radar anglais dispose alors d’une longueur d’onde de 1,5 mètre.

 

Améliorant sans cesse la parade anti-détection aérienne, les U-Boote vont disposer de plusieurs appareils mis au point successivement :Fumb 1

- le récepteur VHF (août-septembre 1941)

- le Fumb 1 (photo) qui est une croix-de-bois qu’on enlève en plongée.

- puis le Fumb 4 Samos avec une antenne Bali ou Palau (le même est installé sur les bâtiments de surface).

- Le radar offensif Fumb 030 (avertisseur  de détection du radar ennemi dispose de 4 dipôles pour repérer les cibles mais il est encombrant.

- Le Fumb 029 qui a 6 dipôles sera installé sur le kiosque du sous-marin fin novembre 1942.

 Nota bene: FUMB : Funk MessBeobachtungsgerät, Fum = Fum Ortungsgerät = appareil de localisation radar. 

 

En mai 1941, les transmissions radio entre le B.d.U. Doenitz et l’U-Boot étant codées par le système Enigma que les Anglais viennent de capturer sur l’U-110, ils vont percer les clés du code allemand : ils peuvent maintenant déchiffrer en clair les appels allemands.

 

Août 1941 : L’U-570 désigné pour partir à Lorient vient d’être armé et confié à un équipage « novice » qui a seulement six semaines de formation. Les hommes du U-570 se mutinent en Mer du Nord et les Anglais le capturent intact. Les ingénieurs de sa Gracieuse Majesté l’expertisent et décident après examen de modifier les grenades sous-marines en changeant le T.N.T. par du Torpex plus puissant. Les codes secrets ont été saisis ainsi que les codes de transmission et le système radio. L’amiral Doenitz sera informé par le "service B" de cet incident très grave (incident très peu connu des Allemands). On allongera les formations des équipages jusqu’ à cinq à six mois. Les six semaines de formation initiales avaient été décidées par Hitler.

Le radar anglais travaille maintenant sur ondes de 150 cm, les Allemands montent leur radar de réplique de 10 cm. Alourdissement des U-Boote avec l’installation du canon ce qui correspond à dix torpilles en moins.

Novembre 1941 : Un premier U-Boot est coulé grâce au radar anglais, bien que les appareils installés sur les escorteurs sont encore en cours d’essais. L’asdic ne couvre pour l’instant qu’un secteur situé à l’avant du bateau. Lorsque les grenades sont lancées depuis l’arrière, le navire de recherche perd le contact au moment de l’attaque.

Le sous-marin profite du temps mort pour s’échapper. Avec deux escorteurs munis de l’asdic, le double dispositif permet de repérer un U-Boot en plongée et de le maintenir dans le faisceau des recherches. Craignant les attaques de nuit sur les convois, les escorteurs lancent des fusées éclairantes pour repérer les kiosques.

Ces illuminations appelées Snow Flake (flocons de neige) font plonger la meute, l’asdic peut ensuite reprendre le contrôle de surveillance. La détection devient plus précise, les grenades plus efficaces.

  

En janvier 1942  l’appareil de détection allemand sur ondes longues prend le nom de FUMB fixe + FUMB G tournant sur 360°. Toutes les émissions des U-Boote sont captées par les Anglais en ondes courtes (ainsi que celles émanant du B.d.U. émises en ondes de 12 à 80 mètres) par les Anglais grâce à leur radiogoniométrie.

 

L’opération Paukenschlag (coup de cymbales) ou opération Drumbeat est le nom donné à l’attaque de la côte Est des États-Unis par des U-Boote pendant la Seconde Guerre mondiale. Opération qui s’inscrivait dans le cadre de la Seconde Bataille de l’Atlantique, elle fut surnommée la « saison de chasse américaine » par les commandants des sous-marins allemands.

En effet, de janvier à août 1942, la marine allemande profita de la faiblesse et de la désorganisation des défenses américaines pour couler plus de 600 navires pour un tonnage de 3,1 millions de tonnes et perdit 22 U-Boote. Pour cette raison, les sous-mariniers allemands qualifièrent cette période de « temps heureux » ou de « période dorée ».

Des unités du type IX à grand rayon d’action opèrent en effet le long des côtes américaines (du Saint-Laurent au Golfe du Mexique) : les pétroliers sont devenus leurs objectifs prioritaires.

 

Opération Neuland (16 février 1942)

Succession d’offensives contre les gros pétroliers au large des Caraïbes. (Photo U-96. Oberleutnant Hans Jürgen Helleriegel, patrouille en 1942).

En avri11942, les Allemands récupèrent un radar sur un avion anglais abattu. Les techniciens inventent le Fumb Metox qui agit comme un récepteur et qui permet à l’U-Boot après la localisation faite sur l’ennemi de plonger rapidement. Les radars anglais installés sur leurs escorteurs atteignent une portée de quatre-vingt-cinq nautiques (un mille nautique =  1852 mètres).

Le radar est maintenant au point. C’est le type R.D.F. autrement dit Radio Detecting Founding avec ondes courtes car il peut localiser un sous-marin en surface par tous les temps. Grâce à un écran spécial, la silhouette apparaît sous forme d’écho, même à très longue distance. Le Métox est dépassé.

Début 1943 : Les volontaires allemands manquent pour étoffer l’arme sous-marine. La crise de recrutement s’amplifie.

 

Janvier 1943 : Début du changement des ondes centimétriques sur les radars anglais. Ce faisant, comme les U-Boote n’arrivent plus à capter les radars ennemis, le Métox devient inutile.

La Kriegsmarine perd en moyenne à cette époque un sous-marin par jour. Grâce aux nouveaux détecteurs allemands tels le Fumb 7 Naxos, le Fumb Zypern et le Fumb 10 Borkun (leur portée est de 6 nautiques, plus de 10 km), les sous-marins vont disposer de 20 à 30 secondes pour plonger.

 

Février 1943 : Mise en service de la torpille Falke acoustique avec un moteur électrique de 32 C.V. munie d’une fusée de contact, filant à 20 nœuds sur une distance de 6 km.

 

Mars 1943 : Début de la grande bataille de l’Atlantique. Les porte-avions d’escorte entrent en service avec les avions, de même les escorteurs qui accompagnent désormais les convois.

De nouvelles grenades Hedgehog-hérisson sont mises en service. Ce sont 24 grenades qui sont projetées à 250 mètres du navire chercheur et qui explosent au contact du sous-marin recherché.

Les avions sont équipés de roquettes 3 pouces qui peuvent percer la coque épaisse du sous-marin qu’il soit en surface ou en train de plonger. Disposant d’une vue très efficace dans les airs, les avions décollant des porte-avions ont quatre heures d’autonomie pour survoler les parages autour des convois. L’infini bleu devient le gouffre noir des sous-mariniers.

 

Mai 1943 : Suite aux nouveaux radars installés sur les avions et les escorteurs anglais, tous les appareils (Geräte) défensifs des U-Boote s’avèrent obsolètes. Un U-Boot sur deux ne rentre pas à sa base.

Les nouvelles grenades Wabos (Water Bombs) qui entrent en service explosent grâce à une minuterie en-dessous de 150 mètres. Le Squid est un mortier triple envoyant un projectile de 175 kg coulant à 14 mètres/seconde.

Il faut 8 à 10 secondes pour faire exploser les six charges. Le squid utilisé avec l’asdic permet d’atteindre un sous-marin en grande profondeur ou de suivre à la trace sa piste bouillonnante sous l’eau.

Les attaques des avions et des escorteurs se multiplient dans le golfe de Gascogne. Les subites attaques nocturnes des avions ne sont plus repérées par les U-Boote.

Par précaution, les sous-mariniers reviennent au système des plongées pour éviter le grenadage.

L’asdic anglais reprend l’avantage lorsqu’un U-Boot file en-dessous de 15 nœuds. L’appareil permet alors d’établir sur écran le point de contact du sous-marin jusqu’à 2,5 km mais sa puissance disparaît et faiblit à 250 mètres devant la cible.

Les U-Boote utilisent la nouvelle torpille T5 acoustique (Falke = faucon) contre les escorteurs, de nombreux navires coulent. Pour échapper à leur sillage, les escorteurs stoppent les machines mais les Allemands fignolent les réglages de leurs torpilles. Les Anglais utilisent des bruiteurs remorqués (Foxer) comme leurres.

Décision allemande de monter le schnorchel sur les VII-C et les IX-C.

 

Juillet 1943 : Les Allemands renforcent la Flak sur leurs U-Boote dans l’Atlantique. Nouveau radar Naxos.

 

Août 1943 : Face à l’hécatombe subie, l’Atlantique Nord est évacué par les U-Boote sur ordre de Doenitz.

 Un nouveau radar allemand type Hagenuk voit le jour.

Les Anglais utilisent l’asdic contre les torpilles. Tous les escorteurs et les avions sont équipés de nouveaux radars (9,7cm) avec antennes automatiques.

Le balayage en continu de secteurs très larges est assuré par des spécialistes. Le rayon du radar 9,7 repère ses proies jusqu’à 10 km. Les avions volant à 180 mètres d’altitude décèlent un kiosque à 20 km de distance.

Le radar H.F. installé sur les escorteurs permet de protéger les convois en détectant les sous-marins voguant dans les parages. Les patrouilleurs sont tous équipés du hedgehog et du squid. Lorsqu’un sous-marin est immergé, les services d’écoute des escorteurs détectent les moindres bruits (la pompe à huile bruyante, des pas à bord du submersible, la tasse de café qui tombe...)

Les sous-mariniers seront dotés de chaussons spéciaux lors de plongées. Les Anglais perfectionnent l’asdic grâce à la technique utilisant le quartz piézo-électrique qui détermine la distance, la profondeur et l’azimut de la cible par un écho reflété sur l’écran de bord.

Les U-Boote sont munis de radars qui peuvent détecter (à partir des ondes émises entre 30 et 60 cm) des navires ennemis jusqu’à 56 km. Mais même  munis avec des appareils dont les ondes passent de 10 à 30 cm, ces radars seront rapidement dépassés. Le système des meutes sur convois est abandonné sur ordre de Doenitz.

Le sous-marin peut recevoir des messages en plongée jusqu’à une profondeur de -30 mètres (suivant les conditions météo). Ondes longues (Go) 12 000 à 20 000 m. En surface, ondes courtes 12 à 80 m.

Tous les messages étaient captés par les Anglais qui savaient où allaient intervenir les U-Boote chargés des attaques de convois.

Mai à août 1943 : perte de 100 sous-marins

Août 1943 : Mise en service du sous-marin type Vll-F dont 4 seront construits (cf. René Jansen).

 

Septembre 1943 : Les techniciens allemands inventent la torpille T5 AS 25 (Zaunkönig = troglodyte) qui file à 25  nœuds jusqu’à une distance de 6 km. Elle est dotée d’une fusée-contact et d’une fusée magnétique; elle remplace la Falke. Chaque U-Boot est équipé de 4 torpilles T5 acoustiques qui enregistrent de bons résultats jusqu’à la contre-mesure anglaise, le bruiteur Foxer. Un puissant projecteur Leigh est monté sur les avions-patrouilleurs. Des difficultés dans la formation des sous-mariniers apparaissent dans les U-Boote-Schule. Peu de volontaires se présentent pour étoffer les futurs équipages, suite aux pertes importantes des derniers mois. Beaucoup d’équipages ne sont toujours pas de retour. On enseigne les nouvelles techniques de sécurité.

Les nouveaux sous-marins de type XXI et XXIII sont prévus début 1944. La T5 acoustique 0705 subit des améliorations (une fusée contact, une fusée de proximité).

 

Fin 1943 : Un nouveau radar modifié issu de la Luftwaffe équipe maintenant les sous-marins : c’est le Fumo 61 de 556 Mhz (Hochentwicklung) très efficace. Tous les ravitailleurs sous-marins XIV-A (Milchkühe) sont coulés.

Décision de construire les types XXI et XXIII.

Il est possible de lancer sur les escorteurs 5 Falke-Zaunkönig à partir d’un sous-marin en plongée.

La nouvelle tactique anglo-américaine consiste à faire voler les avions à basse altitude avec radar automatique (High Frequency Direction Finding ou Huff-Duff). Ce puissant appareil peut détecter les sous-marins en plongée jusqu’à 60 mètres. Au stade encore de tests, les avions larguent des bouées Phoscar (Sono Bouy) émettrices qui suivent le sillage d’un U-Boot en plongée. Les escorteurs tenus informés attaquent, larguent les grenades et détruisent la cible. 245 sous-marins furent perdus en 1943. 290 avaient été mis en service.

 

Janvier 1944 : Les Alliés affinent leur nouveau système de repérage. Les avions anglais qui volent à très basse altitude (50 à 80 mètres) peuvent détecter facilement sur leur radar les sous-marins en plongée. Ils larguent toutes les 2 mn une bouée Phoscar émettrice qui suit le sillage du submersible. La bouée Phoscar est utilisée en surface et elle dispose d’une antenne qui flotte à la verticale en émettant un signal. Elle est programmée pour couler au bout d’un certain temps.Tels des Petits Poucets suivant leur chemin tout tracé, les escorteurs grenadent. Les sous-mariniers ont peu de chance d’échapper sauf en lâchant des leurres (sans grand résultat).

Les avions qui sont désormais équipés de grenades de 300 livres et de bombes pesant 600 livres tapent dans le mille grâce à leur viseur de bombardement.

Seuls moyens de défense (Gegenmassnahmen) : les U-Boole VII et IX ne seront plus construits et les bâtiments encore opérationnels seront équipés d’un sondeur efficace à ultra-sons, l’Echolot.

De nombreux appareils de repérage sont essayés par les capitaines pour contrer les radars anglais.

La capacité de détection par hydrophones permet l’écoute d’approche grâce à 24 micros disposés sur la coque.

Le radar offensif allemand pour découvrir les convois est toujours encore de faible portée; ce sont souvent les fumées à l’horizon qui trahissent la présence d’un convoi.

La torpille T5 Falke s’avère peu efficace dans les premiers temps de son usage (sur 700 lancées, 10% de réussite).

Une partie du revêtement du U-Boot est recouverte d’un mélange caoutchouté (mélange caoutchouc + carbone). La corrosion, les vagues et les vibrations détruisent ce revêtement appelé Sumpf

Pour accélérer la plongée, en cas de découverte par un avion, on remplit les ballasts à moitié, à la limite de la flottabilité et avec les diésels en route.

Cette méthode permet en cas d’attaque rapide de "dégringoler comme un sac." Un U-Boot de 800 tonnes doit pouvoir plonger entre 20 et 30 secondes maximum. A 30 secondes, il faut arriver à moins 30 mètres de profondeur avec sa pointe négative, c’est-à-dire que les hélices ne doivent plus sortir de l’eau, les moteurs électriques étant poussés à fond.

Sur les types IX-C de 1 200 tonnes, le temps de plongée se décompose ainsi :

11 secondes: panneau fermé,

20 secondes: panneau de kiosque immergé,

30 secondes: périscopes couverts,

45 secondes: profondeur 30 mètres.

Pour échapper au nouvel asdic il faut plonger à moins 200 mètres de profondeur, à moins 250 mètres.

Outre l’efficacité accrue des grenades déflagrantes, un grand danger persiste avec les risques de fissures, de voies d’eau, de casses diverses sans compter les châssis-moteurs faussés, les batteries épuisées. A cause des gaz délétères et du manque d’oxygène les hommes épuisent les bouteilles de survie. (2 compresseurs d’air Junkers, l’un sur diésel, l’autre sur l’électrique exercent une pression 250 kg d’air comprimé pour assurer le lancement des moteurs diésel et des torpilles, pour effectuer la chasse d’air des ballasts).

A moins 50 mètres, le sous-marin reste vulnérable à la détection asdic. Les grenades ennemies sont toujours plus efficaces et l’on redoute les entrées d’eau, la chute verticale et l’implosion à moins 350 mètres de profondeur, auquel cas l’on s’abîme sans espoir de remontée en surface.

Les escorteurs alliés lancent dorénavant de l’avant les hedgehog et les mousetrap. Les grenades ASM (anti submarine) sont éjectées de l’arrière des navires (voir dessin).

En 1944, le squid est lui aussi lancé par l’avant, ses 3 charges de profondeur s’avérant très efficaces. Le bruit gêne les hydrophonistes du sous-marin lorsque les diésels sont en marche ou lorsque l’eau déplacée clapote contre la coque.

Les leurres flottants : Un sous-marin menacé pouvait larguer en plongée quelques boîtes perforées remplies de carbure de calcium appelées Pillenwerfer dont la réaction chimique produisait des millions de bulles d’acétylène qui imitaient la structure flottante.

Les sous-marins recherchaient les hauts-fonds. Les courants et les remous des courants empêchent l’asdic de fonctionner parfaitement.

Les appareils de la Luftwaffe basés en France aident les U-Boote à franchir le Golfe de Gascogne. Goering est bientôt contre le déploiement des avions Me 110, Fw 190 et les Ju 88 sur le secteur Biskaya au grand dam de Doenitz, le BdU (Befehlshaber der U-Boote).

 

Mise en service du schnorchel de janvier 1944 à mai 1944.

Essais très difficiles: les équipages sont atteints de la schnorchélite. Durant la mise au point, une commission composée d’un docteur et d’un amiral oblige l’équipage d’un sous-marin à manœuvrer le schnorchel à moins 30 mètres. Le bateau faillit couler : des prélèvements révélèrent la nocivité des gaz.

Les USA construisent 600 escorteurs type DE à propulsion électrique dont 30 seront livrés à la France en 1944.

 

Janvier 1944 :

Les types VII-C sont équipés de nouvelles torpilles munies de batteries plus puissantes d’où une portée plus grande, la G 7 est dotée du nouveau système de guidage Lut (système pour contrecarrer le zigzag des convois).

Les VII-C utilisent à l’avant 6 torpilles T5 + deux T1 Fat + trois T3 Fat. A l’arrière deux Tl Fat.

2ème version: à l’avant trois T5 + cinq T 3 Lut et à l’arrière deux T5.

Le type VII-F en service transporte 20 à 30 mines.

Les types XXI et XXIII sortent des usines en juin 1944. Le XXIII est lancé en avril à Hamburg (sigle 2321).

Le premier XXI (n° 2501) sort en mai 1944.

En principe 15 à 30 sous-marins devaient sortir des usines par mois à partir de juin 1944. La construction a été décentralisée dans toute l’Allemagne. La coque est assemblée en huit sections dans les différents chantiers navals. A Dantzig, on sort la série des numéros 3501 à 3538.

Certains modèles inachevés seront saisis par les Russes (20 à 30 navires).

120 U-Boote de type XXI sont en phase d’essai (1944-45). 62 sous-marins de type XXI entreront néanmoins en service.

 

Juin 1944 :

Les Allemands procèdent au montage d’un nouveau radar sur les VII-C, le Fumb 26 TUNIS.

Toutes les ondes ennemies y sont captées. Le Moustique capte les ondes de 5 à 10 cm, la Punaise (Wanze) détecte les ondes de l à 5 cm. Plus l’onde est courte, plus le radar doit s’avérer efficace.

Le 6 juin 1944, de nombreux sous-marins établis en France sont sacrifiés pour chercher à neutraliser l’invasion alliée, peu d’entre eux pourront se rapatrier vers la Norvège et l’Allemagne. Le schnorchel permet d’en sauver le maximum.

 

Fin de l’été 1944 : La Finlande capitule. Les sous-marins russes entrent en Mer Baltique.

1944 : pertes: 264 unités. Construction de 230 sous-marins dans l’année.

 

Janvier 1945 :

30 types XXI sont en croisière d’essai.

 

Avril 1945 : 2 sous-marins XXI, le 2511 et 3008 partent en croisière de guerre.

 

HUFF/DUFF

Derrière ce sigle se cachent les techniques de radiogoniométrie utilisées par tous les belligérants, pour détecter l’origine des émissions radioélectriques. Il ne s’agit pas de comprendre les messages envoyés mais juste de localiser la position de l’émetteur.

Pour les Alliés, les stations sont basées en Grande-Bretagne, mais aussi sur le continent américain, l’Islande, le Groenland, le continent africain. Tous les relèvements sont renvoyés sur un point unique en Grande-Bretagne où les renseignements sont centralisés, analysés puis retransmis aux différents participants. Ainsi, le bulletin journalier de situation des U-Boote reprend toutes les détections effectuées (ce bulletin est malheureusement décrypté par les Allemands).

Contrairement à ce que pensent les Allemands, les Alliés équiperont un certain nombre de leurs navires de dispositifs capables de déterminer l’origine des émissions radio détectées. Ainsi, dans un convoi, le relèvement d’une émission radio par deux, au moins, des escorteurs, permet de localiser l’U-Boot et de l’attaquer. Ce qui est particulièrement efficace quand il s’agit d’un U-Boot ayant pris en filature un convoi pour guider sur lui d’autres sous-marins. Obligé de plonger, il ne peut plus assurer son rôle et permet au convoi d’effectuer un changement de route, propre à échapper à la meute qui se rapproche.

En pratique, détecter un bref message codé dont les premières lettres en morse sont "B-barre B-barre[‘ ] permet, sans même comprendre le contenu du message, de savoir que le U-boot signale la position du convoi et que c’est son premier message d’alerte (les suivants seront plus longs, car la procédure prévue demande qu’il rajoute des renseignements comme le nombre de cargos, la taille de l’escorte, etc.).

 

Ultra

Sous la dénomination ‘Ultra’, se cache le système de décryptage britannique des communications codées allemandes. Ce système restera dans l’ombre pendant la guerre froide et ne sera vraiment révélé qu’en 1974, quand le colonel F. W. Winterbotham publiera son ouvrage The Ultra Secret.

Un centre de décryptage est créé à Bletchley Park, alimenté par toutes les interceptions du service "Y", pour « casser » les codes allemands. En particulier grâce à l’usage des tous premiers ordinateurs. Un autre centre sera mis en œuvre aux États-Unis et un autre au Canada. Ces différents centres travailleront de concert et obtiendront, en général, de bons résultats.

 

La machine à coder "Enigma"

Les codes allemands sont divers et utilisent souvent (mais pas toujours) les machines à coder Enigma. Par un travail mathématique, mais aussi par des captures de matériel et des interrogatoires de prisonniers, les Alliés arriveront à casser plusieurs codes. D’autres résisteront à leurs efforts.

Des techniques indirectes seront utilisées, comme le « jardinage » (gardening); il s’agit, à partir d’un code connu, de déduire de quoi comprendre un autre code. Un exemple sera plus parlant : des avions étaient envoyés mouiller des mines devant un secteur donné des côtes occupées. Les Allemands lançaient alors des messages d’alerte, identiques mais en différents codes (tous les services de la Kriegsmarine n’étaient pas équipés de machines Enigma), puis des messages identiques encore, pour signaler la fin des opérations de dragage et de recherches des mines larguées. La structure des messages décodés donnait alors des indications pour décoder les messages Enigma. (Dans cet exemple de neutralisation des mines, les Anglais déchiffrent depuis mars 1941 le Werftschlüssel, un code manuel destiné aux navires de service des zones portuaires).[][]

Les renseignements déchiffrés sont transmis à des unités d’analyse, comme l’OIC du Cdr Winn, qui agrègent les données éparses recueillies (rapports de la Résistance française, repérages du service "Y", rapports de l’attaché naval japonais à Berlin dont les Américains ont cassé le code, rapports des escorteurs et des avions de patrouille et de reconnaissance lointaine (Fernaufklärer), messages déchiffrés du BdU, de la Luftwaffe, etc…) et les fournissent aux structures de commandement, en premier lieu le WACC et son équivalent américain, OP-20-GI-2. Les données fournies sont neutralisées pour qu’Ultra n’apparaisse pas comme origine des renseignements.

Avec ces données, les centres de commandement vont pouvoir conduire la bataille, en donnant des ordres aux convois, aux groupes d’escorte et groupes de soutien. Par exemple, le 21 mai 1943, le WACC réalise que le convoi HX 239 va tomber sur la meute Mosel 
Le HX 239 appareille de New York le 13 mai. Les U-Boote de la meute Mosel sont à sa recherche depuis le 19 mai 1943. Distrait un moment par l’attaque du ON 184, ce n’est que le 22 qu’ils prennent contact avec leur nouvelle proie. Une nouvelle fois, la défense renforcée par le porte-avions d’escorte du groupe de soutien, repousse tous les assauts allemands et permet le passage sans pertes du convoi le lendemain. Les sous-marins font, douloureusement, connaissance avec une nouvelle arme de l’adversaire: les roquettes. Le U-752 est le premier U-Boot coulé par cette nouvelle arme. Le convoi atteint Liverpool le 28 sans avoir subi de pertes
dont Ultra a révélé l’existence et la position. Il envoie alors deux ordres successifs au convoi de changer de route et renforce l’escorte avec le 4e EG, 4 destroyers et le porte-avions d’escorte Archer. Le 5 juin, d’autres déchiffrements montreront que les Allemands ont alors réagi à ces ordres. Ce qui amènera l’OIC à envisager que leurs adversaires arrivent à lire leur code... Entre-temps, le convoi, lui, est arrivé intact, le 28 mai, à Liverpool.

 

Tract diffusé par les Anglais : la courte vie des sous-mariniers si riche en aventures (mortelles).