journalDeBord01Journal de bord, (Bordzeitung), écrit sous la responsabilité du rédacteur en chef, le médecin de la Marine, der Stabsartz, Walter Ludwig, pendant la 1ère croisière-à-l’ennemi devant Halifax.

Journal n°1 du 27 août 1944
27 août : Kameraden, camarades,
« Aujourd’hui est né le 1er numéro du journal de bord qui, à partir de maintenant, apparaîtra une fois (ou deux fois) par semaine. Il remplacera la radio et la presse. Son contenu ne doit pas seulement nous entretenir l’esprit mais aussi être instructif. J’ai désigné le médecin de bord comme responsable des écrits, il sera secondé par le chef-ingénieur. Je convie l’équipage à coopérer et je l’invite d’ores et déjà à produire des articles qui seront accueillis avec bienveillance. Aux questions que vous poserez seront bien volontiers apportées des réponses.
Je souhaite donc au journal une réussite parfaite et une production épaisse en pages ».
Le Commandant.

Nouvelles des fronts de guerre
journalDeBord02 1A l’Ouest de la basse Seine et près de Paris on combat âprement. L’adversaire est parvenu à pénétrer par le Sud de la capitale mais il rencontre depuis une résistance acharnée. Les points fortifiés de Toulon et de Marseille résistent. Dans la vallée du Rhône, l’avancée ennemie est stoppée.
Sur l’Ostfront, suite à la défection du roi Michaël, la situation est complexe en Roumanie. Dans les secteurs environnants de la capitale Bucarest ont eu lieu de sévères combats engagés aussi bien contre les troupes soviétiques que roumaines. Ailleurs, les troupes allemandes et les unités roumaines restées fidèles au traité (Pacte d’Acier) s’établissent en bon ordre dans les régions non déstabilisées par la volte-face royale.
En Moldavie, nos troupes rejettent tous les assauts.
Ailleurs, la situation est stable. Seulement en Estonie, l’ennemi est parvenu à atteindre la ville de Dorpat.
Roumanie : le roi Michaël dans son accord avec l’ennemi a écarté du pouvoir les ministres fidèles à la coalition (en particulier le maréchal Antonescu) et il a formé un nouveau gouvernement. Le résultat de l’opération, c’est maintenant la voie libre laissée aux Soviétiques qui vont pouvoir asseoir la mainmise bolchévique sur le pays.
En tombant sous la coupe soviétique, la Roumanie va accélérer son triste destin de vaincu comme l’Italie. C’est un coup dur pour nous, mais le peuple allemand ne va pas se laisser abattre. Les meilleurs nerfs vont vaincre !
V.1(Vergeltungswaffen, armes de représailles) : Relayée par la radio d’Ottawa, la presse internationale annonce que, dès le démarrage de l’utilisation des V.1, le quartier-général américain a été touché (à Londres).
Nouvelles venant du pays : interdiction générale de circuler pour les vacanciers, même ceux qui peuvent justifier de cartes de contingence d’habits dûment tamponnés.
Armement : Le Reichsminister Speer a nommé Pg. Nägel, Haut Responsable des moyens de transport, qui sera chargé de favoriser l’implantation de gazogènes sur les camions qui pourraient alors être alimentés au gaz de charbon.
Nouvelles locales : Intrigués par un étrange objet, certains d’entre vous ont dû regarder de travers, lors des premiers jours de navigation sous-marine, l’insolite marmite (Kochtopf) avec laquelle circulait de manière pressée le second de la Zentrale. La plupart d’entre vous ont alors appris qu’il s’agissait d’un appareil de mesure du dioxyde de carbone (Kohlensaüre). On y piège l’air vicié qui agit sur une tirette, laquelle détermine la teneur du gaz carbonique. L’air dans l’atmosphère comprend pour l’essentiel, de l’azote (78%), de l’oxygène O² (21%), des gaz rares (Argon, Néon, Hélium...) de la vapeur d’eau et du dioxyde de carbone. Sans air, le feu s’éteint, l’animal meurt. A partir de 9% de présence de CO² dans un local apparaissent des signes impératifs de besoin vital pour respirer. L’absence d’O² agit de diverses façons sur l’organisme : respiration accélérée due à la haute concentration de gaz carbonique dans le sang avec des maux de tête, de fatigue, d’effets de narcose et de perte de connaissance. Quelques exemples pour démontrer la puissance de travail mise en œuvre par les poumons :
Avec 3% de CO² traînant dans les coursives du submersible, les poumons doivent pomper deux fois plus d’air pour éliminer le gaz carbonique. A 4% de teneur de CO² le thorax doit faire inspirer 3 fois plus d’air pour éliminer le gaz en question, à 6% les poumons pompent 7 fois plus d’air pour l’expirer ensuite.
Ces efforts incessants de respiration fatiguent l’organisme et le conduisent à la limite des capacités humaines.
Il est donc primordial de faire baisser au maximum la présence de gaz carbonique dans le sous-marin.
Si nous nous représentons qu’un homme qui dort produit 0,16 l de CO²/minute, qu’un travailleur en dégage 0,30 litre/mn voire plus, nous avons une vision réaliste des règles de conduite que nous avons à adopter et à respecter.
L’équipage chargé d’un travail léger dégage 0,32 à 0,36 litre/mn de CO² par personne, un matelot au repos ou jouant aux cartes expulse 0,27 litre par minute. Quelques-uns seront ainsi stupéfaits d’apprendre qu’en mâchant du Kaugummi (pâte à mâcher) on dégage 10 litres de CO²/heure/personne !

Blagues avec rectangle blanc : a) histoire de la petite chatte Kuschi qui perd ses poils. Sa propriétaire demande à la commère Boîte-à-lettre (Briefkasten) : « Dites-moi, que dois-je faire pour éviter l’alopécie de ma chatte ?
- Chère madame, laissez tomber la pratique du vélo !!!! »
b) « Qui peut me renseigner sur la durée de cuisson des œufs durs ? Leur faut-il 5 ou 6 minutes d’ébullition ? Blondinettes s’abstenir de nous répondre. (NdR : les plaisanteries grasses n’ont plus été autorisées).
Nous demandons à tous nos correspondants des articles de presse qu’ils pourront nous déposer à toute heure. Les paisibles lecteurs camouflés en d’habiles joueurs de skat nous sont désormais connus. Gare à eux s’ils cherchent à esquiver ce jeu !
journalDeBord03Pour ceux qui éprouvent des difficultés à grimper au dehors, je leur dispense des cours. S’adresser au guide, Bugdorf 15, tout de suite après le coin.
Pour la préparation de notre soirée-cabaret, je recherche des hommes de toute taille prêts à remplacer pour cette fête les femmes devenues extrêmement rares. Pour se confectionner les soutiens-gorges et la perruque de cheveux longs, débrouillez-vous, c’est l’affaire personnelle de chacun. Adressez-vous à Willi Rosen, Tauchstrasse (rue de la Plongée).

Observation personnelle du P.K (Presse Korrespondent): Passant et repassant par les coursives du sous-marin, j’étais à la recherche du Kohlenklau . journalDeBord04Tout à fait par hasard, je me retrouvai face à lui. Il était en train de fourrer des boîtes de conserves et des chiffons de nettoyage dans son sac pour les embarquer. Il a malheureusement pu m’échapper. Si vous le rencontrez, bastonnez-le à mort (tot schlagen).
Mais, s’il vous plaît, ne vous attaquez pas à notre bon B. appelé aussi W. !
Qui pourrait alors nous décrypter les agissements menés par nos bien-aimés agents de police (Wachmeister) chargés de surveiller les voleurs ? En attendant, la rédaction vous souhaite une bonne distraction. Alle Man ‘ran an den Speck ! Les hommes, au boulot !

Numéro 2, imprimé le 31 août.
Organe officiel pour diffuser les nouvelles, les informations et les distractions du Gau Nord Atlantik! (Diffusé par le village-avant, das Bugdorf). Vous ne pouvez recevoir le prochain n° que si vous avez rendu le précédent.

Wehrmachtsbericht du 30 août 1944:
Après que nos divisions aient pu jusqu’à 7 fois repousser les attaques ennemies dans leur tête-de-pont établie à l’ouest de Paris, elles se sont repliées en bon ordre au nord de la capitale. La ville de Rouen a été abandonnée après les destructions importantes de ses installations portuaires et industrielles, objectif vital que convoitaient les Alliés. Entre Paris et Reims, les troupes nord-américaines accompagnées de renforts venus du nord, ont pu être stoppées après d’âpres combats. Des affrontements de rue ont actuellement lieu dans les quartiers sud de la ville de Soissons. Des unités motocyclistes U.S. ont atteint au sud de la Marne la ville de Châlons-sur-Marne où se déroulent également de violents assauts. Dans la vallée du Rhône, nos flancs ont été sécurisés après la destruction d’une grande quantité de blindés U.S. Dans la région des Alpes, à l’ouest de la frontière franco-italienne, la ville de Briançon a de nouveau été reprise aux terroristes français et aux éclaireurs U.S. après un rude engagement. Des vedettes rapides ont coulé à l’ouest de Dieppe un destroyer le 30 août. Dans le même secteur, des navires de surveillance de la Kriegsmarine ont envoyé par le fond un destroyer de la classe Hunt, suite à l’explosion des munitions à son bord qui l’ont fait sombrer. L’offensive des V.1 est provisoirement arrêtée sur Londres.
En Italie, de lourds combats ont eu lieu dans la région adriatique. En cours d’après-midi, l’adversaire accusant d’immenses pertes humaines y a été arrêté.
En Roumanie, les combats des Soviets ont échoué près de Birzauu, ville située dans la vallée de la Bistriza. Leurs troupes qui s’étaient avancées en franchissant les cols bordant la frontière hongroise ont été repoussées en de nombreux endroits. Nos formations d’avions de combat ont surpris les colonnes blindées des Sowjet dans les Carpates. Dans la tête-de-pont de la Vistule, près de Baranow, les attaques russes restent à nouveau bloquées.
Au nord-ouest de Varsovie, entre le Bug et la Narew, nos troupes, secondées par des panzers et des avions de combat continuent d’infliger de lourdes pertes aux formations blindées ennemies.
Dans le Nord Abschnitt, plusieurs assauts ennemis se sont effondrés à l’ouest de Modon et au nord-ouest de Dorpat, là aussi avec de nombreuses pertes. Des bombardiers nord-américains ont lâché leur cargaison mortelle sur les villes de Moravie, Ostrau et Oderberg ainsi que sur certaines régions de Hongrie. La nuit, l’armée de l’air britannique a lancé ses attaques de terreur sur les villes de Stettin et Königsberg. Quelques bombardiers ennemis ont largué des bombes sur Berlin et Hamburg. Notre chasse de nuit a descendu 82 quadrimoteurs.
Agrafe d’or pour combats rapprochés (Goldene Nahkampfspange).
Le Führer a reçu dans son haut quartier-général 14 soldats issus de l’armée de terre (Heer) et de la Waffen-S.S. pour leur remettre cette remarquable agrafe d’or : ils sont devenus les premiers récipiendaires à étrenner cette brillante distinction.
Pour le 1er septembre :
Notre peuple a de nouveau derrière lui une année de guerre agitée. Après une incroyable Marche ponctuée de victoires, fait unique dans les annales de l’Histoire de notre nation, commença avec Stalingrad, Tunis et l’Italie une autre rude tranche de la guerre. Lors du bond triomphal en avant, le combat n’apparaissait pas difficile.
C’est face au poids mis dans la balance pour se défendre que se déterminent les forces morales du lutteur.
Le soldat allemand, jusqu’à présent, a surmonté héroïquement toutes les épreuves qu’aucun autre être au monde n’aurait été capable de réaliser. Supportant une pression incroyable, il a tenu ferme en Italie, en Roumanie. L’homme allemand, pour qui comptent encore les vertus héroïques d’antan, peut en être fier !

Comment devons-nous nous comporter devant l’avenir ?
Il est tout à fait compréhensible que l’idée avancée de la paix, accentuée par la séparation d’avec son pays et de sa famille, s’accroît au regard des belles années passées durant l’avant-guerre. Mais cette nostalgie ne doit tendre que vers une fin victorieuse. Dans notre situation actuelle qui alourdit notre existence déjà compliquée et qui nous déçoit maintes fois, c’est le cœur (et non la raison) qui doit nous guider. Il ne faut pas que le désespoir brise l’allant guerrier et précipite ainsi la fin inexorable : ce serait tout simplement catastrophique. Quand bien même nous perdrions la guerre, aucun compatriote, et même ceux exerçant un métier d’artisan, ne doivent renoncer au sacrifice devant une soi-disant honorable paix qui se dessine. Nous avons été floués lors du Traité de Versailles où le droit des Hommes a été bafoué. Les Soviétiques seront cette fois-ci ceux qui dicteront leurs conditions dans cette fin de guerre qui sera alors peu opportune pour nous. Les Soviets ne prennent pas de demi-mesures avec les droits des Hommes, ils imposeront leur empreinte marxiste sur les ouvriers considérés d’après leur idéologie comme de la marchandise (Arbeitsware marxistischer Prägung). Non contents de déchirer les familles, de rogner les valeurs humaines (patriotisme, éducation, famille, valeurs qu’un Allemand honore et qui seraient perdues à jamais), ils prolétariseront les perdants en les expédiant dans les régions dépeuplées de Sibérie. Mécanisation moribonde et adoration du matérialisme remplaceront ce Bonheur intérieur qui fait notre richesse personnelle.
Les Soviets, cela signifie l’extinction de notre peuple au caractère communautaire bien trempé. L’ouvrier et l’artisan qui pourraient être enclins cependant à épouser leur cause sociale, imaginant avec délices la chute de notre classe dirigeante ou espérant encore la clémence et la protection du régime stalinien, doivent tout de même réfléchir profondément à cette question : peut-on accepter une tutelle des hordes asiates dans son propre pays de travailleurs, nous les nobles seigneurs de sang nordique ? En aucune manière !
Connaissant les Rouges, ils vont négocier avec froideur. Un grand nombre d’entre nous ose espérer que l’Angleterre et l’Amérique ne toléreront jamais de nous voir détruits ou dispersés ou que l’U.R.S.S. anéantisse l’Allemagne et le reste de l’Europe. Les Alliés ne pensent qu’à terrasser l’Allemagne, mais ils imaginent peut-être aussi qu’étant accompagnés de soldats allemands ralliés à leur cause, ils pourront chasser les forces soviétiques ou encore les anéantir ! Se conformer à cette hypothèse, c’est déjà lever les mains, tel un naufragé, et s’offrir en victime d’une mort assurée. Un Allemand avec un tel comportement sait aussi que les situations stratégiques et géopolitiques soviétiques diffèrent de celles des Anglo-américains et que peut-être en viendront-ils aux mains ? Après toutes ces réflexions, nous ne pouvons parvenir à une fin plus heureuse qu’en défendant notre idéal jusqu’à la dernière goutte de sang. Notre vaillance doit être notre réponse. Et puis, nous avons encore de solides atouts en main, si nous restons unis et confortés par un moral indomptable qui nous conduira à une fin de guerre victorieuse. (Ndr. Sous la plume du toubib, on sent l’empreinte partisane d’un affidé du régime !)
Porté à connaissance : Les livres de la bibliothèque sont à protéger. Pour accélérer leur distribution et éviter l’interruption de leur circulation dans le bateau (surtout lors de la navigation en surface), chacun peut se choisir plusieurs livres, les annoter dans le registre qui se trouve à côté de l’armoire à soins et venir en chercher à toute heure du jour et de la nuit et bien sûr les ramener en leur lieu et place, leur lecture une fois achevée.
Nouveauté : Dorénavant, une carte de menu hebdomadaire sera accrochée au tableau. Chaque matelot en qui sommeille un Lucullus peut s’en réjouir à l’avance.
Aux gens de l’arrière : Il leur est signalé que les boîtes vides sont à aplatir et à faire évacuer et expulser par eau de mer (et cela pour éviter les mauvaises odeurs).
Anniversaire : notre nouveau coéquipier, der Maschinen Gefreiter Wienecke, fête le 4 septembre son 24ème anniversaire. Gratulations à l’avance.
Le médecin de bord parle : Evitez toute constipation en allant une fois par jour à la même heure aux toilettes. Régularité doit être votre maître-mot ! Même si vous n’en éprouvez pas le besoin, une constipation ne doit pas excéder plus d’un jour. Signalez-le au médecin. Il existe d’autres remèdes que l’huile de ricin, telles les pilules pour activer les selles (Abführpillen fur Stuhlgang). Qui a une selle quotidienne jouit davantage de la vie.

Parution du n° 3 le 7 septembre 1944
journalDeBord05Organe officiel du Gau Nord Atlantik

Nouvelles globales :
Sur l’Ostfront, la ligne-de-feu a été consolidée. Des contre-attaques pour desserrer l’emprise ennemie sur les têtes-de-pont de la Vistule ont connu de grands succès de même que la percée entreprise entre le Bug et la Narew en direction de la Mer Baltique, ce qui a évité l’isolement avec les états baltes et la Prusse-Orientale. Au sud de l’Ostfront, les Soviétiques ont été arrêtés dans les monts des Carpates et le Siebenbürgenland (ou Transylvanie).
A l’Ouest, une grande partie de la France et de la Belgique a été abandonnée aux Alliés pour parer au pressant danger exercé sur l’Ostfront. Le principal motif de l’avancée des unités alliées est le démantèlement des rampes de lancement des V.1. Au Sud, la grande attaque U.S. menée sur les rives de l’Adriatique a été jugulée.
Evaluation des pertes de navires de guerre et de commerce alliés :
Depuis le 6 juin, donc 3 mois après l’invasion, les Anglais et les Américains ont perdu 12 transporteurs et cargos qui représentent la perte de 680 000 BRT. 124 autres transporteurs et cargos furent endommagés ce qui représente un tonnage de 1 300 000 BRT mis hors circuit globalisant une perte de 225 bâtiments alliés (de guerre et de commerce inclus). Parmi ces navires neutralisés, 203 étaient des navires de guerre dont 3 cuirassés et 9 croiseurs coulés ainsi que 30 endommagés. Par ailleurs, de nombreux destroyers, vedettes rapides et autres chalands ont été également mis hors de combat.

Globus, le globe : Nous allons apporter dans cette partie du journal une rubrique de compréhension géographique pour affiner vos connaissances du monde qui nous entoure.
Il s’agit de la ville de Bergen. Pour ceux qui ont pu la visiter ou la voir de la mer, Bergen est l’une des plus anciennes et l’une des plus belles villes de Norvège, dotée d’une forteresse marine. Elle compte 91 000 habitants parmi lesquels 200 ressortissants allemands dont les ancêtres avaient émigré ici.
La ville s’étale autour du port de commerce et de la presqu’île de Vagen. Les ramifications des quartiers s’étagent sur les versants alentours. La ville a été irrégulièrement construite, sans vrai plan urbanistique, car les quartiers, souvent détruits en raison d’incendies, ont dû être reconstruits dans la précipitation ailleurs.
Au Moyen-âge la ville appartenait à la ligue hanséatique et en raison de cette période florissante, un très important centre de commerce y a connu son âge d’or. Témoins de ces performances culturelles favorisées par le commerce, l’on trouve des monuments bien conservés de cette époque, et avant tout une série de très beaux bâtiments (avec des pignons en bois) qui ceinturent le côté nord du port principal, d’ailleurs non loin du pont (Tyskebryggen). En flânant, on découvrira l’église Marien à deux tours qui date du XIIème siècle, le quartier du Rosaire (Rosenkrantz) ou le Woltersdorfturm. La principale activité est tournée vers la pêche. A cause des périodes pluvieuses, la ville n’est pas très prisée. (C’est cette pluie que nous avons suffisamment goûtée là-bas).

Séances d’Ultra-Violet (Hohensonne) = santé
On demande au soldat pendant la guerre de donner le meilleur de lui-même pour l’intérêt général. Il en est de même dans la marine de guerre et plus particulièrement chez les sous-mariniers qui subissent davantage encore de plus grandes épreuves physiques. Dès le départ, le commandant veut s’efforcer d’évacuer ou d’éloigner au maximum les contraintes préjudiciables à la santé en vous recommandant vivement les séances d’U-V.
La succursale des vivres située dans le village Arrière (Heckdorf) avise les amateurs de confiture (jam) qui ont été oubliés et qui n’ont donc pas eu leur ration de jam, qu’une distribution spéciale d’une boîte leur sera octroyée. Le responsable de cette distribution, surnommé Mal-de-mer, est Maire de la commune de Heckdorf.
Merci aussi à celui qui retrouvera ma pièce de collection de monnaie à laquelle je porte un attachement sentimental très fort. Sachez qu’elle est si embrasée que l’heureux détenteur s’en brûlera les mains.
Signé Ivan le Terrible ! Ivan Ohne Furcht.

Rimailleurs : Cherche spécialistes de répliques et de tirades pour améliorer l’organisation de l’activité théâtrale.

Poésie scatologique dédiée humoristiquement à Lebon ! (qui n’hésite pas à sauter pieds joints dans la caque pour aller récupérer un stylo à encre).
Ein Füllhalter ist mir ins Sch…-Haus gefallen, Wer wagt’s von Euch Allen ?
Überall tiefe Stille ! Da zieht sich der Lebon aus :
Hemd, Hose und Jacke und springt in grossen Bogen in die Kacke.
Mit Händen und Füssen, er rudert und ringt,
Doch den Füllhalter hier ans Tageslicht er bringt ! Poésie composée par Dichtikus, le poète épique.

Consignes données pour éteindre la lumière : «Eteins-moi, éteins-moi » s’époumone chaque fois la lumière lorsqu’un curieux vient découvrir les nouveautés affichées sur le tableau noir.

Prenez soin des livres pour ne pas les salir car chacun aime lire dans un ouvrage propre.
Apportez-nous vos idées. Avec ses capacités personnelles, chacun peut créer de la joie et remplir par un article le journal en préparation. Cela aussi fait partie de l’entraide collective.

journalDeBord06Journal n°4. Parution le 14 septembre 1944 (La feuille-de-chou, -Käseblatt-, préférée de la Région Nord Atlantique délivrée par les mess des officiers, sous-officiers et l’U-Raum).

Situation générale au 13 septembre 1944 :
Ces dernières 48 heures, 272 avions américains ont été descendus par notre défense Flak, ce qui représente une perte de 20 000 individus parmi le personnel volant allié.
Le Daily Telegraph titre : Un groupe de commissaires politiques est arrivé à Bucarest avec ordre d’adjoindre à chaque employé du Trésor roumain un contrôleur soviétique.
La 5ème campagne collective a permis de réunir de très gros fonds en faveur de la Croix-Rouge allemande.
Le Kriegshilfswerk (œuvre de bienfaisance auxiliaire de la guerre) a ainsi rapporté plus de 70 millions de Reichsmark, une somme jamais rassemblée par rapport aux collectes précédentes.
Mesures prises pour la guerre totale :
Avec la dissolution du ministère de la Prusse, les hautes écoles ont été fermées (ne pourront plus étudier que les blessés), les élèves des classes supérieures (en terminale, 8. Klasse) ont été incorporés pour les besoins de la guerre. Tous les théâtres ambulants sont fermés, l’administration de la Croix-Rouge allemande a été rationalisée, les heures de service des administrations ont été rallongées le soir et le dimanche. Pour les travailleurs soumis aux nouvelles heures, les horaires d’ouverture des magasins ont été prolongés.

Anniversaire le 16 septembre de notre commandant.
journalDeBord07Dimanche prochain, notre commandant fêtera son anniversaire.
Tout l’équipage lui souhaite à l’avance le meilleur pour la suite de sa vie, et notamment plein de succès guerriers. Comme chacun d’entre nous voulait davantage connaître les étapes de son existence, le rédacteur P.K. (Politischer Korrespondent) s’est donc entretenu avec le commandant qui a ainsi pu lui résumer brièvement sa vie.
Son berceau se trouve en Finlande. Il est né le 16 septembre 1920 à Mustamaki, dans le canton de Viborg, qui est occupé actuellement par les Russes.
Ses parents, ses frères (dont l’un est décédé accidentellement, un autre tombé devant l’ennemi, le dernier étant ingénieur dans l’Organisation Todt sur la Manche, Ärmel Kanal) durent fuir à l’arrivée des Bolchévistes.
Son père dont les ancêtres sont originaires de la région de Coburg est né à Saint-Pétersbourg. Après la réussite de ses études passées en Allemagne, le chef de famille a été impliqué comme ingénieur des travaux, à l’époque des tsars, dans l’édification d’ouvrages d’art le long de la voie ferrée reliant Mourmansk à Moscou.
Sa mère est une authentique Russe née dans la région de Moscou. Grâce à l’aide maternelle, le bambin apprit à parler le russe. Pour échapper aux Bolchévistes, le père put, avec beaucoup de difficultés, mettre sa famille en sécurité en Finlande en se déguisant en laitier (Milchmann).
De 1919 à 1924 il fut enseignant à Terjeki dans un établissement d’enseignement supérieur. En 1924, la famille déménagea à Memel qui appartenait alors à la Lituanie. Agé de 4 ans, le petit Paul fit connaissance pour la première fois avec la mer, en passant le golfe de Finlande. Mais malgré le mal de mer, il éprouva beaucoup d’intérêt pour l’eau. En raison de l’activité paternelle et des évènements de l’époque, la famille changea en 1927 de destination pour s’établir à Kaunass (Kovno) alors capitale, où fut construit le 1er grand pont sur la rivière Memel. C’est là que le jeune adolescent fréquenta les classes du primaire puis du lycée.
Le père qui détenait jusque-là un passeport lituanien adopta la nationalité allemande. Le jeune Allemand se souvient du contexte difficile qui le mettait aux prises avec le chauvinisme lituanien et le judaïsme.
En 1935, après avoir réalisé le pont de la voie ferrée vers la ville de Memel, le chef de famille déménagea avec les siens à Dresde.
Le cadet fréquenta le lycée du roi Georges où il passa l’Abitur (baccalauréat) en 1939. Lors de la campagne militaire en Pologne, Paul Ackermann participa comme jeune appelé dans le service du travail obligatoire, dans une unité œuvrant dans la remise en état des bâtiments. A la fin de la campagne polonaise, il fut enrôlé dans un bataillon de réserve de motocyclistes mais au bout de 5 semaines il demanda une mutation pour briguer le grade d’aspirant-officier dans la Kriegsmarine où il passa une formation appropriée, d’abord sur le voilier Gorch Fock puis sur le bateau-école Schlesien et enfin dans un commando auprès de la 6. M.S.K., plus précisément dans la Deutsche Bucht-Küste Holland (surveillance côtière hollandaise, Marine Schutz Küste). Après sa formation, il réussit à intégrer en mai 1941 l’école des futurs officiers de l’arme sous-marine (U-Waffe). Implication au front avec 2 grandes croisières à l’ennemi entreprises dans l’Océan Indien sur le U-177 comme 2ème Officier de garde (sous les ordres du Capitaine de Corvette Gysae, porteur de la Croix de Chevalier ajourée de feuilles de chêne) avec 15 bateaux coulés représentant un tonnage de 107 000 BRT à l’actif de l’équipage. Le reste de sa vie vous est connu. Rappelons encore que la ville de Stettin se trouve sous l’influence bénéfique d’une constellation qui semble favoriser et influencer grandement la vie de Paul Ackermann.
Que l’étoile du bonheur brille longtemps sur les chemins terrestres de son existence !

Effets sur le comportement humain après seulement 14 jours de navigation au schnorchel (fait véridique).
Le timonier-chef, der Ober Steuermann (lui, c’est le petit) règle les horloges (heure allemande et heure nord-atlantique), l’air très sérieux.
Le commandant demande : « Lebon, je demande l’heure ».
Lebon, après un regard appuyé sur la B-Uhr répond : « Null Uhr» (0 heure, il est minuit dans le Reich, Ndr).
Le Commandant ordonne : « je veux la suite. »
Lebon répond : « + 3,5. Plus drei komma fünf. »
Le Commandant interroge à haute voix : « Qu’est-ce qu’il en est avec ce + 3,5 ? »
Lebon : « 3,5 nach Null »….. (avec l’air de penser intérieurement « quelle question bête ! »).
A travers ce dialogue dans le genre sténographique, plein de demi-mots et de quiproquos, il ressortait qu’il était en fait 8 heures du soir, 3 minutes et 30 secondes. L’encadrement s’est alors demandé ce qui allait advenir de nous tous pour la suite des événements face à une nouvelle quinzaine de navigation éprouvante sous l’eau !

Utilisation du Kaugummi : Dans notre cercle de vie, l’on voit toujours un p’tit gros qui file sans arrêt dans le bateau en venant atténuer les douleurs de ses patients. On le connaît bien notre toubib. Lorsqu’il est fatigué, il tire consciencieusement le rideau de sa couchette pour se reposer. Il laisse alors errer son regard à l’entour, pour savoir si la situation s’y prête, il lisse encore une dernière fois sa barbe et dans un soupir d’aise remue ses lèvres. C’est qu’il a placé subitement sa main dans son petit placard et en a sorti quelque chose de blanc qu’il a vite fourré dans sa bouche. Disparu entre ses dents, le bonbon devient élastique au contact de la salive.
Hat es langsam zugenommen wird es um den Bauch genommen. Dès lors que la gomme commence à se distendre, elle peut être mise autour de son ventre. (Ndr, j’ai cherché la rime).
Le praticien le retire de sa bouche, l’étire, le rentre, puis il colle un bout au plafond pour jouer du violon avec l’autre extrémité, ensuite il forme un lasso ou l’utilise comme attrape-mouches !
Lui qui nous administre des pilules pour éviter toute constipation, écrit dans le journal de venir le voir pour favoriser l’expulsion garantie à 100% des selles. Quand le médecin a fini ses expérimentations élastiques, il range consciencieusement ses instruments. Qui eût cru que le fait de mâcher du Kaugummi occasionne du CO², quelque 10 litres par heure et par bonhomme !

Il est poliment demandé de ne plus cogner systématiquement contre la cloison de la chambrette (Schapp) du commandant. Vous n’avez pas besoin d’emmener cette paroi à chacun de vos passages !

Nouvelle trouvaille d’un tableau à l’inestimable valeur : (la photo décrite était totalement délavée).
Un amateur d’art averti a réussi à sauver de la destruction, parmi tout le bric-à-brac traînant au village-de-l’avant (Bugdorf) une belle photo. D’après son avis, il s’agirait d’une séance de bain prise sur un U-Boot, séance en usage en 1944 après J-C. On ne peut pas déterminer avec certitude s’il s’agit de la fin de la douche prise par le commandant ou par l’ingénieur-en-chef. Divers avis peuvent être formulés à ce sujet à la rédaction.

Journal n° 5 du 21 septembre 1944

Dicton de la semaine :
Tout un chacun ne peut pas devenir Seigneur de la guerre, mais que chacun soit soldat !
Que chacun dans nos rangs soit un général en puissance dans ses actions !

Nouvelles générales:
Copenhague : L’ensemble de la police danoise a été suspendue de service jusqu’à nouvel ordre. Comme motifs gravissimes invoqués par les autorités allemandes, ce sont la non-implication de la police dans la recherche des actes de sabotage et leur soutien tacite au monde souterrain des saboteurs, attitude impardonnable qui a conduit à cette rigueur. Depuis mercredi, elle est suspendue avec effet sur les villes d’Aarhus, d’Aalborg et d’Odense.
Paris : Selon Radio Paris, les amiraux Esteva, Robert , Jean Abrial ont été arrêtés. L’arrestation d’autres officiers de la Marine suivra vraisemblablement.
Berlin : Au vu des tirs de V.1 et des salves de longue portée effectués par des obusiers lourds, les évacués de Londres et du sud de l’Angleterre ont été prévenus d’éviter de rentrer chez eux.
Berlin : Annonce digne de foi précisant que l’approvisionnement de l’Allemagne est assuré. La récolte des céréales est conforme à celle de l’année précédente.
La récolte de pommes de terre s’est améliorée ainsi que l’augmentation du nombre de porcs (passée à + de 200 000). Malgré la perte de régions limitrophes productrices de vivres (France, Belgique, Finlande) il n’y a eu aucun impact négatif sur l’approvisionnement avec même un excédent d’apports de nourritures venus de Hongrie, de Croatie et du Danemark.
Pertes soviétiques : 31 millions de soldats en date du 10 juin 1944, dont 5 millions de prisonniers de guerre, 12 millions de tombés et 14 millions de blessés et d’inaptes.
Berlin : Le 2 octobre à 3 heures du matin, l’heure d’été revient au retour à la normale.
Le Führer a décoré le Commandant du port de Brest, le contre-amiral Otto Köhler, de la Croix de Chevalier avec Feuilles de Chêne.
Globe :
journalDeBord08Le port de Halifax est situé au milieu de la côte sud de la Nouvelle-Ecosse (Nova Scotia) au fond d’une déchirure maritime s’enfonçant de 12 miles nautiques à l’intérieur des terres.
Considéré comme l’un des meilleurs ports du monde, il est abordable facilement de l’Atlantique, protégé et profond.
Il compte 60 000 habitants.
De toutes les bases nord-américaines, c’est le port principal d’affectation des navires de guerre britanniques. Halifax est non seulement le port d’attache du plus gros nombre de voyageurs mais c’est aussi le port de départ des transatlantiques et il est ouvert toute l’année. En hiver, lorsque le fleuve Saint-Laurent est pris dans les glaces, il sert de port de repli aux bateaux gênés par le fleuve gelé.
Reliée à 2 lignes ferrées transcontinentales, la ville de Halifax est dotée d’équipements modernes (usines, docks, silos, hangars frigorifiques).
Exportations : céréales, fruits, bois, pêche.
Importation : pétrole, sucre, charbon.
Toutes sortes d’autres questions posées sur papier relatives à Halifax peuvent être déposées dans la boîte à questions qui doit davantage être utilisée.
Remarques de la rédaction :
Nous répondrons à toute question posée relevant du domaine de la géographie. La question doit être écrite sur papier et déposée dans la boîte prévue à cet effet.

Séchage des habits : Le commandant veut améliorer la régulation du séchage des habits à suspendre dans les salles des machines (diésel et électriques) en décidant des jours précis de leur utilisation :
journalDeBord10journalDeBord09- Pour l’équipage arrière : lundi, mardi,
- Equipage avant : mercredi, jeudi,
- Sous-officiers : vendredi, samedi,
- Officiers : dimanche.

Sur le panneau d’informations générales seront accrochées les photos des avions ennemis Liberator et Sunderland (séance très utile pour les vigies installées sur le pont).

Les critiques sur les affaires de nourriture sont à mettre sur le tapis devant le 1er officier de garde (Erste Wach Offizier, I WO), chargé également des affaires de ménage (Menage Offizier).
Celui qui râle secrètement est un saboteur de notre communauté !

journalDeBord11Pour les fumeurs
Le cercle des fumeurs émet depuis longtemps le souhait de voir réapparaître un allume-cigarettes.
A la base de Königsberg, nous étions parvenus après de multiples discussions à obtenir un briquet de Monsieur Büchsenknall (bruit-de-boîte de conserve, sobriquet) mais qui n’a pas fait long feu, car un amateur lors de notre Probefahrt (course d’essai) l’a rapidement utilisé à des fins personnelles.
Cet outil pratique arrangeait les fumeurs car ils pouvaient disposer du feu sans avoir à utiliser leurs mains pour frotter les allumettes (car les mains servent avant tout à tenir sur le pont les jumelles, ces yeux puissants qui scrutent l’horizon pour éviter de tomber dans le pétrin qu’occasionne l’arrivée mortelle d’avions ennemis). Mais on s’est vite aperçu que son utilisation devenait bien incommode et restrictive face à un grand nombre d’utilisateurs sur un U-Boot. Nous avions alors voulu organiser un 3ème appareil, mais la tentative d’accaparement échoua. Heureusement notre personnel des moteurs a réussi ces jours derniers à nous fabriquer un allume-cigarettes capable cette fois de contenter plus de monde. Chacun peut s’imaginer les trésors d’ingéniosité qu’il a fallu déployer en haute mer, sans vrai atelier de matériel, pour créer ce bijou et je ne parle pas de la fatigue qui n’a pas rebuté les inventeurs !
Description de l’allumeur, type 15/9/44/U-1221 :
Il est constitué d’éléments de caoutchouc dur, de tôle, de vis, de mica et d’une résistance en forme de spirale, le tout vissé ensemble pour en constituer l’appareil. Les accessoires comprennent un socle avec des pieds qui le stabilisent, un interrupteur, un cordon de 2 fils et une prise électrique (utilisée dans la marine, grandeur n° 1).
Mode d’emploi : Cet allume-cigarettes de 24 volts est alimenté grâce à un réducteur branché sur le circuit du projecteur dans lequel passe du courant continu de 110 volts. Lors de la mise en route, un courant de 3 ampères y circule. Comme le fil de l’allumeur est bien plus mince que celui du projecteur, la résistance devient rapidement incandescente dès l’enclenchement de l’interrupteur.
Recommandations : Tant que l’appareil est neuf, chacun voudra à un moment donné, l’enclencher. Rien n’empêche par ailleurs de se transmettre la braise, de cigarette à cigarette comme par le passé.
Ménagement et protection de l’appareil : La vigie affectée à l’avertisseur (Fliege) sera chargée de contrôler le plus souvent possible l’interrupteur de l’appareil pour voir s’il est bien éteint avant de descendre sous le pont.
La conception de l’allume-cigarettes a été établie suivant les normes en vigueur de la Kriegsmarine.

Destin du Schnorchel
Geht die Sonne hunter, Wird der Schnorchler munter,
Steht die Sonne am Firmament, Der Schnorchler auf der Backkist pennt.
Tombe le crépuscule, le renifleur s’anime !
Le soleil se tient-il au firmament, le renifleur se prélasse dans sa caisse à l’arrière.

Le chevaucheur des vagues, der Wellenreiter
journalDeBord12Notre III WO, Greve Detlev, est un officier énergique qui tombe son masque face au service comme d’ailleurs face à la bière. Il prend son rôle à cœur sur le pont. On peut l’y laisser seul. Auf der Brücke steht III WO sein Mann so dass man ihn allein lassen kann! Que lui importent le mal-de-mer explosif, la difficulté dans les lames, les paquets de mer ou le radar ! Lui, le mal-de-mer des autres et les rapides immersions dès les repérages d’avions le mettent en appétit. On ne va pas se plaindre du bonhomme, nous préférons continuer à naviguer avec lui. Jeune chevaucheur de vagues, sans doute étrenneras-tu un nouveau grade, celui d’Oberwellenreiter. De même comme navigateur des fonds marins, tu circules heureux et décidé comme un marsouin fendant les vagues.
Attention–Important
journalDeBord13 5journalDeBord14D’après nos sources, nous avons à bord des talents, non découverts, qu’il suffirait de réveiller. Il se murmure même que parmi les membres de l’équipage, certains disposent de capacités techniques incomparables pour remettre en état le système de FUMB Anlage. Le F.T (Funk Techniker) se tiendra à leur disposition (en leur apportant schémas et appareils de mesure). De même une notice d’emploi concernant le maniement du testeur-radio y est jointe.
Alors au travail avec du courage neuf !

Nouvelles locales : Surnoms véhiculés à bord.
Ici parle le chef de l’autorité locale du village-avant au nom de tous ses camarades.
Voici la liste de ses habitants :
Kommisssar Tito (Hauptgefreiter Seeman), le chef de bande,
Grosswildjäger (Hauptgefreiter Bölte), son comparse le chasseur sauvage,
Sultan (Matrose Obergefreiter Ulitszka), le corsaire,
Stier Bugdorf (Matrose Obergefreiter Kirchner), le taureau du village-de-devant,
Geigenkasten (Matrose Obergefreiter Graykass), la caisse de résonnance du violon,
Schönster Mann an Bord (Matrose Gefreiter Motyl), le plus bel homme à bord !
(Dans moins d’une semaine ce dernier sautera par-dessus bord ! Ndr).

Rajoutons les autres pseudonymes :
journalDeBord15journalDeBord16Dicker, I WO Steinhoff,
Fitje, Obermachinist Weisbarth,
Adalbert Junkers, Maschinen Matrose Schmitt,
Turm, Funkmaat Bernauer,
Bluse, Backsteuerbord Matrose Engel,
Sextant, Matrose Obergefreiter Lebon,
Oma, Matrose Obergefreiter Sill,
Gurkendoktor, Matrose Obergefreiter Verheyen,
Flitzer, Mechanicher Obergefreiter Pfistermeister.

L’écho du grand braconnier
A côté de Pfipfi, le redoutable chef agricole aboyeur de la caverne abritant les gens de l’arrière, on y trouve également Vaterchen Stalin (dit le petit-père Staline) connu comme l’une des personnalités marquantes établies dans ce monde souterrain. On remarque particulièrement son front asymétrique en forme de tête de grenouille dont la crête donne l’impression de ressembler à une brosse de nettoyage des toilettes (Klosettbürste) ; ses gigantesques tatanes (chaussures) interpellent avec humour tous ceux qui le dévisagent de la tête aux pieds.
Grotesque est aussi son attitude de vouloir porter les mêmes chemises d’uniforme que son rival politique. Ainsi arbore-t-il continuellement avec prédilection une chemise noire, la même que Sir Oswald Mosley .
Apprenez également qu’il n’humecte ses yeux que toutes les trois semaines, sa peau ressemblant alors à ladite couleur de sa chemise ! Enfin, il nous faut vous évoquer ses colères enflammées, surtout lorsqu’il porte son écriteau « chien méchant » autour du cou, attitude qui met en garde ses compagnons. L’une dans l’autre, cette charmante description vous donne, n’est-ce pas, l’image rassurante d’un pensionnaire bien spirituel !

Elévation et transmutation d’un marin :
journalDeBord17journalDeBord19journalDeBord18Au départ de ton embarquement, dans la rue, sur les jetées, tu te promènes, fier, souriant aux dames. Oui, avec ta tenue qui jette, tu es un charmant homme !
Durant la Feindfahrt, ce voyage dantesque aux mille dangers, les tribulations rencontrées te retournent l’estomac. Mais patience, il y aura de nouveau de beaux jours en perspective pour te retaper, te faire du bien et te reconstituer une santé. Après le voyage, à la fin de cette croisière périlleuse, tu te laisseras te raser, te manucurer les ongles et avec ton insigne cette fois de vrai sous-marinier, tu pourras bomber le torse à terre et frimer !

Journal n° 6 du 28 septembre 1944
Annonces : Aussi longtemps que le permettra la réception radio, nous allons, soit afficher les nouvelles brèves des situations sur le tableau noir, soit les diffuser dans le journal de bord.
Message du Haut-Commandement de la Marine : Chaque soldat doit savoir que son appel sous les drapeaux (sa convocation au combat) pour remplir sa mission, l’oblige à ne regarder ni à gauche ni à droite, ni à songer aux convenances de sa personne. Les hommes qui regardent derrière en disant : « Ah, nous aurions dû » sont sots, insensés car ce regard en arrière ne change rien à la situation actuelle. Ceux qui critiquent sans apporter de solides et meilleurs changements au contexte actuel sont des bavards qui détériorent l’allant guerrier décidé de la résistance. Il y en a aussi beaucoup qui ont peur face au combat et n’ont guère apporté leur contribution à la guerre. Par contre, ils sont imbattables avec leur langue bien pendue !
L’histoire démontre à travers d’innombrables exemples qu’une direction de commandement décidée à se battre même dans une situation apparemment désespérée, arrive à la maîtriser.
Ce cas de figure se présente aujourd’hui. Mais notre situation, loin d’être désespérée, comporte de multiples solutions. Justement la Kriegsmarine peut se savoir fière d’agir sans ménagement au moment où l’Allemagne se débat partout autour d’ennemis qui s’avancent dans un espace qui se restreint constamment. Poussée au loin vers le large, notre arme sous-marine va y affronter l’ennemi.

Fête de gratitude des moissons (Erntedankfest)
N’oublions pas de nous souvenir de cette fête qui relève d’une coutume ancestrale provenant des croyances aux dieux germains. Dans la conception national-socialiste du monde, cette fête de remerciement a été remise au goût du jour. Avec cette fête on voulait remercier le Tout-Puissant pour son année prolifique en récoltes et montrer aux « peuples sans espace » l’importance du pays qu’est l’Allemagne.
Et nous qui sommes debout devant l’ennemi, nous espérons également une bonne récolte pour notre subsistance. Nous voulons en ce jour précis remercier le Führer qui, avec considération et prévoyance, nous a évité un nouveau rationnement du type de celui qu’a connu le peuple en 1914-18.
Nous sommes depuis cinq années en guerre et nous avons toujours eu à manger. Nous remercions le monde agricole pour le travail accompli pour nous cette année. Sans paysan, tu n’aurais pas de pain. Nous voulons méditer cela. Cette réjouissance célébrée comme une fête de la reconnaissance prendra alors tout son sens !

Ici parle le médecin de bord.
journalDeBord20Pour éviter les maux dentaires, il est important de laver et de soigner ses dents.
Tout au long de son histoire mouvementée et de par là, aux progrès liés à son intelligence, l’homme de culture a fini par obtenir de nombreuses améliorations de sa vie mais avec cependant des désavantages préjudiciables à sa santé qui subsistent. En dernier lieu figurent les maladies dentaires. Les préparations des repas ont pour ainsi dire enlevé le principal travail de mastication à l’appareil dentaire qui comprend mâchoires, dents (et dentiers) et cela entraîne une fonte des muscles qui ne sont plus autant soumis à la gymnastique du mâchage. Les gencives fondent, les mâchoires s’affaiblissent, les dents bougent. L’homme moderne a oublié de mâcher !
L’autre grave inconvénient, c’est l’abandon naturel des soins dentaires d’antan qui s’est perdu avec la modernité. (On avait des cure-dents, on se frottait les gencives avec les doigts, on se rinçait abondamment à l’eau sans pâte dentifrice)
C’est pourquoi il est vital de se soigner les dents en les lavant de manière artificielle avec sa brosse, notamment à bord des sous-marins où il faut obligatoirement amplifier cette pratique et veiller à les laver avant d’aller dormir. Il faut brosser les interstices entre les dents en position horizontale mais aussi verticale. Le manque de soins entraîne le saignement des gencives. Souvent le problème des caries est lié au manque de vitamine C. Le fait de donner au sous-marinier de la pâte à mâcher résulte de toutes ces réflexions.
Non seulement cela lui évite de fumer à l’intérieur mais favorise les glandes salivaires et renforce la musculation masticatoire. Celui qui se plaint de sa dentition vient consulter le médecin.

Distribution de vitamines :
Les vitamines (étymologiquement du latin vita = vie, donc ressources) sont des apports complémentaires vitaux pour l’organisme humain. Du point de vue technique, on pourrait les décrire comme des catalyseurs de carburants de l’organisme. Leur absence entraîne des signes de carence que ne connaît pas l’absorption de nourriture classique comportant fruits frais et légumes ingérés en nombre suffisant et régulier.
Mais quelles sont les conséquences d’un manque de vitamines tel que nous le connaissons ?
L’alimentation à bord du sous-marin ne souffre pas les premières semaines d’une quelconque carence nutritive dans la mesure où chaque homme dispose d’un grenier-à-vitamines qu’il a engrangées précédemment. Mais en prolongeant le séjour sous l’eau, la prévention consiste à apporter des rajouts nutritifs artificiels, tels la vitamine B ou C. Dès à présent, cette distribution prend tout son sens et devient primordiale. Ainsi, seront distribués alternativement comprimés et dragées (bonbons). Par exemple, le mercredi chacun recevra 1 comprimé, le jeudi 4 bonbons, relâche le vendredi et samedi. Dimanche soir, l’on recommence avec un nouveau comprimé. Aucun d’entre vous ne doit considérer les vitamines comme des médicaments néfastes.

Polyglottes : Dans un respect mutuel réciproque, chacun peut s’exprimer dans le dialecte de son « pays » lors de ses causeries préférées. C’est un bon ton à prendre qui ajoute à la convivialité. Avec le florilège de patois, un habitant de l’avant (sobriquet, Bugdorfianer) pourrait se croire transposé en Chine en allant rendre visite à un gars de l’arrière (Heckdorfianer) à travers le langage fleuri adopté par les uns et les autres !

journalDeBord21Contrepèteries scatologiques (osées et comprises des germanophones) :
für Sie scheiss ich Drillinger, dreissig Schillinge
im Schaufenster ein Kerl pissen, ein Perlenkissen
eine Scheissebereibung (Reisebeschreibung)…………………

La signification de notre Fliege
Au départ de notre voyage beaucoup d’entre nous ont entendu parler d’un appareil de camouflage connu sous le nom de Mouche (Fliege). Et depuis, la mouche et le veilleur de mouche sont devenus si indissociables que lors de la montée de la garde ils ne peuvent plus être séparés l’un de l’autre.
Face à ces nouveautés plus d’un a dû être bien sceptique. Le marin de la vieille époque a même dû considérer cette bête comme un concurrent qui lui prenait de la place sur le pont. Mais l’expérience actuelle nous démontre cependant l’importance de cet appareil. La Fliege n’est autre qu’un appareil d’avertissement qui détecte grâce à ses ondes électromagnétiques la localisation d’un radar ennemi (en l’occurrence l’avion) et rend son approche audible bien avant que nos yeux ne devinent le point noir à l’horizon.
La mouche protectrice nous prévient ainsi de mortelles surprises. Donc, ce n’est pas un concurrent mais une aide primordiale dont l’œil humain en poste de vigie ne peut plus s’en passer. Protégez la bête, elle nous est vitale.

Question posée dans la boîte à lettres (enfin une !) : « Que désigne-t-on par Nordkanal ? »
Réponse : Le Nordkanal est le passage étroit situé entre l’Irlande du Nord (partie anglaise) et l’Ecosse.
Il constitue l’accès nord de la mer Iroise (entre l’Irlande et l’Angleterre) tandis que le canal Saint-Georges forme son entrée sud.
Bulletin n° 7 du 5 octobre 1944
Organe administratif de la croisière devant Nova-Scotia. Annonceur local des villages de l’avant et de l’arrière.

Dicton : Construisons des ponts vers l’avenir. Regardons devant nous avec foi et concentration. Soyons prêts !

Fronts de guerre
1) Les parachutistes anglais ont subi de lourdes pertes en Hollande. Succès complet de nos forces.
2) Combats très durs dans le Nord Abschnitt et dans les Carpates. Retraite de l’Estonie réussie.
Le Russe montre aussi ses limites. La Kriegsmarine s’est vaillamment défendue lors de l’évacuation des civils et la sécurisation des convois qui partaient d’Estonie, grâce à la bonne organisation décisionnelle et à une implication hors pair : 40 000 soldats, 13 000 blessés, 4 400 évacués et 23 000 prisonniers de guerre et une énorme quantité de matériels ont été transportés par mer et rapatriés.
3) Dans les Balkans, affaires politique et militaire en cours. Nouvelles opérations et préparatifs menés par les deux protagonistes sans centre de gravité précis ni de direction d’attaque perceptible. Roumanie et Bulgarie dépendent complètement de la Russie qui les a mises sous sa coupe. Devant l’avancée soviétique dans les zones de la Mer Egée et à proximité du golfe turc, nouvelle tension avec 20 officiers britanniques et américains expulsés.
4) Très bonne conduite des troupes allemandes en Italie où la situation reste très tendue.
5) Suite aux prévisions météo, on peut escompter de belles récoltes malgré les pertes de régions agricoles à l’Est et à l’Ouest. Nos sources d’approvisionnement sont assurées.
6) Le système de fortification à l’Ouest et à l’Est continue. Des milliers de kilomètres de tranchées antichars et de positions défensives ont pu être établis. (15 000 abris pour 2 personnes ont été aménagés). Une zone de 20 km placée devant le front a été évacuée, on n’y retrouve plus ni femmes ni enfants. Confiance de la population visiblement confortée.
7) Suite au cessez-le-feu demandé par la Finlande à Staline, les Etats neutres d’Europe considèrent les Anglo-Américains comme des figurants à la solde de Moscou et constatent que l’armistice est un grave coup porté à la Charte Atlantique et à l’avenir des petits pays.
8) D’après les annonces anglaises, les V.1 ont détruit 300 000 maisons. Le ministre de la santé anglais a déclaré que quelques bombes volantes pouvaient, à elles seules, détruire jusqu’à 1500 maisons. Ces armes de représailles constituent une sérieuse menace pour les Anglais. Notre service de propagande reste discret sur ces affaires.
Rétroactivement, concernant les dernières semaines, on remarque que dans les combats terrestres, nos unités de la marine se sont vaillamment battues sur tous les fronts. Leurs volonté et conduite exemplaire ont remplacé leur manque de formation militaire.
L’U-Oesten coule dans l’Océan Indien 2 cargos et un tanker. Les rumeurs de sa disparition tombent donc à l’eau.

Mesures prises pour assurer l’accomplissement de la guerre totale.
Simplification radicale de l’administration bureaucratique du Reich, séparation du crédit et des assurances ; fermetures des restaurants, auberges, mess, trésors publics et banques de jeux.
Le Général Eisenhower recense une perte de 30 000 hommes sur le front Ouest au cours des dix derniers jours.
« Les messages claironnant la victoire des Alliés ont singulièrement perdu en intensité », déclare le journal espagnol YA. Il n’y a plus de publications euphoriques relatant la marche supposée triomphale à travers la Ruhr.
Un télégramme provenant d’un reporter de guerre allié s’interroge : « venez donc sur le front ouest pour vérifier si l’Allemagne est vraiment sur le chemin de la capitulation ». Des combats sanglants ont lieu sur tous les théâtres d’opérations dus à notre résistance opiniâtre et où la qualité du matériel allemand s’avère performante.
Les ambassadeurs de Roumanie et de Bulgarie qui sont accrédités auprès du gouvernement suédois ont refusé de rentrer chez eux suite à l’occupation de leur pays par les Soviétiques.
Le Reichsführer des S.S., Himmler, a reçu dans son poste de commandement le Général Vlassov pour prévoir avec lui l’implication des forces russes dans la libération de la Russie face au bolchévisme.
Le Haut-Quartier Général japonais annonce : «les troupes japonaises sur les îles de Guam et de Tinian sont tombées lors de combats héroïques jusqu’au dernier homme pour leur patrie ». Arnold, le chef d’Etat-Major des forces aériennes U.S. déclare la perte de 24 500 avions et de 77 300 hommes. Dans ce rapport partiel on ne parle pas des pertes élevées subies par la marine U.S. dans le Pacifique. Le Ministre américain de la Marine a admis que dans le cadre de la loi crédit-bail d’armement, les Soviets disposent de bases marines en Amérique du Nord.

Comment devient-on sujet au mal de mer ?
Concernant le mal de mer, chacun y va de sa propre opinion et les avis sur ce sujet diffèrent.
La cause la plus répandue qui est admise est l’irritation de la paroi stomacale. Pour la contrebattre, on conseille de manger à temps beaucoup de pain et de lard afin de se bourrer l’estomac (cela aide sans doute). Si de telles mesures ne peuvent être contestées, la force morale personnelle joue aussi un grand rôle.
Alors quelles en sont les raisons ? L’Homme a un organe d’équilibre situé dans l’oreille intérieure. Cet organe d’équilibre comporte 3 conduits qui sont organisés en trois dimensions (longueur, largeur, hauteur), autrement dit, ils agissent sur sur le mouvement de la tête dans les 3 dimensions . Dans ces conduits on trouve un liquide qui bouge suivant la situation rencontrée et qui irrite le nerf auditif. C’est le cas par forte mer où les nerfs chargés de l’équilibre sont en liaison avec un « centre vomisseur » qui conditionne le vomissement.
Quand quelqu’un vomit, c’est le signe chimique d’une forte irritation de l’organe d’équilibre.
Comment en protéger le corps ? Simplement en s’entraînant à s’habituer constamment à garder l’équilibre sur une surface horizontale, telle la marche dandinante d’un marin confirmé, ses pieds toujours bien en équilibre sur le plancher. Cette précaution à prendre nécessite plus ou moins du temps pour surmonter l’état de demi-mort que connaissent les apprentis du métier de la mer.

Ici parle le médecin à bord :
Je voudrais vous rendre attentif au fait que chacun d’entre nous a l’impérieux devoir de venir me voir s’agissant de la moindre blessure (même si vous disposez d’une compresse). C’est ainsi qu’on empêchera au négligent tout sérieux ennui de santé pouvant lui entraîner de fâcheuses conséquences.

Le journal n° 8 ne sera distribué que lors du retour du journal précédent.

Kurzlage du Haut-Commandement de la Marine :
Très grosses pertes des Alliés dans la région d’Anvers. Les prochains assauts y seront difficiles et meurtriers.
En Italie les attaques suite aux lourdes pertes américaines ont pratiquement cessé, si ce n’est une timide reprise des combats, sans grands succès d’ailleurs. A l’Est, dans les Carpates et les Balkans, nos troupes ont fourni des engagements formidables malgré le prélèvement d’unités qui ont été transférées à l’Ouest comme renforts.
La capitulation de Varsovie se révèle être pour nous un succès militaire et politique. Malgré l’approvisionnement anglais pour la résistance polonaise, les Russes ont attendu avec plaisir la reddition des nationalistes.

Nouvelles locales : Jubilaires
journalDeBord22Le 1er octobre, 4 membres de l’équipage fêteront leur 4ème année de service : I WO Steinhoff (Dicke), Maschinen Maat Schmitt (Adalbert Junkers), Matrose Obergefreiter Bölte (Grosswildjäger), Mechanicher Obergefreiter Graykass (Geigenkasten).
Cette date a été soulignée en rouge dans notre calendrier pour que l’année prochaine à pareille époque on puisse hisser le drapeau. Nous leur souhaitons le Meilleur et adressons nos félicitations aux jubilaires qui ont eu la chance d’être arrivés ensemble à absoudre 16 ans de service !

Anniversaires : Le 2 octobre, le Maschinen Matrose Bunzel aura 22 ans – le 6 octobre le Maschinen Matrose Schmitt 25 ans. Nous leur souhaitons beaucoup de chance et de la santé.
Dans ce désert d’eau manquent malheureusement les fleurs. Im dieser Wasserwüste fehlen leider die Blumen !

Un évènement qui s’est vraiment passé sur notre U-Boot :
Avec le concours des acteurs principaux : le médecin et le chauffeur des E–Maschinen , photo à l’appui !
D’un pas décidé, notre médecin arrive dans la salle des machines électriques. Le chauffeur «Amper» se tient devant un compresseur. Le praticien s’attarde dans la salle, supervise les installations. Son front se plisse, c’est l’état de quelqu’un qui réfléchit profondément. Puis s’approchant du mécano, il lui demande en désignant du doigt des équipements installés à bâbord et tribord pour savoir s’il s’agit bien de moteurs électriques. (Un E-moteur se voit comme une verrue sur le nez ! Même un néophyte ne saurait se tromper sur la différence entre un moteur et un compresseur). Le chauffeur pense que l’autre le prend pour un con. Cependant, comme sa question est réitérée, le chauffeur reste volontairement bouche bée (pas doué le gugusse, pense-t-il) en voyant le médecin lui désigner à nouveau les mêmes compresseurs Ju-et E. Annotation de la rédaction : L’erreur est humaine.

Le Mehlkloss : quenelles de farine.
La quenelle de farine fut introduite en 1944 comme moyens d’attaque, de défense et d’alimentation et comme sujet de discussion conviviale dans l’armée de terre, de l’air et de la marine.
La quenelle du 30 septembre 1944 se compose de 85% de farine type C40, 10 % de sel et 5 % d’eau, ce qui permet de bien lier cette texture.
Bouillie, elle devient coriace comme du cuir et agile comme une balle de caoutchouc. Sa forme ressemble à une boule pour mieux circuler dans le canal de digestion. Son diamètre se détermine d’après la grandeur des gants du fabricant. La fameuse quenelle fait l’objet de trois transformations dans la force armée : l’armée de terre l’utilise comme obus de perforation, l’armée de l’air l’emploie comme bombe détonante tandis que la Kriegsmarine lui a trouvé spécialement un passe-temps sportif dont elle se sert pour jouer au tennis, yoyo et punching-ball.
Il est à prévoir des progrès fulgurants grâce à la technique et à la chimie de synthèse pour que la quenelle se mute en une arme redoutable pour l’artillerie et évolue vers une force de frappe dans les bombardements aériens alors que dans les U-Boote elle est en passe de devenir le sujet favori de discussions sportives axé sur cette nourriture spéciale. Pour les hommes mariés et tous ceux qui aspirent à l’être, la recette est fournie gratuitement par le cuistot. Avec le mélange de fruits secs, le pouvoir de perforation s’agrandit en conséquence.

Exigence d’un Uschnefeupü.
La situation actuelle dans l’arme sous-marine démontre qu’il faut désormais équiper les sous-marins d’un Uschnefeupü. On voit continuellement des gens de l’arrière filer vers l’avant, repasser en courant comme s’ils étaient poursuivis par une tarentule. Ces hommes-là sont alors plein de retenue. On le remarque à leur visage fermé, à leur sale moue poignante qu’ils prennent pour tenir le coup.
Comment réagit l’environnement ? Aucune compassion, sinon un sourire narquois pour se réjouir du malheur d’autrui. On donne au pauvre individu des conseils comme, par exemple, de se munir de boîtes de conserve (à obturer plus tard), de se tenir entre les fraisiers (sic) ou de rechercher des louches que l’on trouve dans la cambuse. Pour résoudre ces inconvénients, il faut généraliser l’Uschnefeupü, cet appareil mieux connu sous le nom d’U-Bootschnellfeuerpütz. Il a la forme d’un bidon de moyenne grandeur avec un couvercle étanche ; il faut le remplir d’eau de mer (5 doigts d’épaisseur). Il doit disposer par ailleurs d’une anse pour pouvoir l’accrocher à la bannette. Avant utilisation, il faut y verser le contenu d’un quart ou d’une demi-cuillerée de Kaporit ou y ajouter une couche d’huile pour moteurs (Treiböl). Pour libérer le dépôt de bilan il faut déverser son contenu dans les toilettes et le pomper au dehors par expulsion. C’est le seul inconvénient d’un Uschnefeupü, notre rustique W.C. portatif ! Texte de Vaterchen Stalin (Petit père Staline).
Porté à connaissance: Face à la guerre totale, le gouvernement-de-nos-tubes n’est pas très décidé, suite aux décisions gouvernementales prises en haut lieu, de fermer les lieux de réjouissances, de condamner à son tour notre caverne de jeux. Les lions ainsi libérés devraient alors partir en guerre, ce serait vraiment triste d’en arriver là ! Au regard du rationnement de nourritures, la distribution de pilules vitaminées serait donc également à limiter. De plus amples nouvelles du décret sortiront bientôt de nos tuyaux et seront diffusées prochainement.

Journal n° 9 – 20 octobre 1944.

Le dicton du jour.
Aussi longtemps que l’ennemi se maintiendra en Germanie, que la haine soit ma vertu et la vengeance mon ouvrage.
Brèves du Haut-Commandement de la Marine :
(Ces nouvelles n’ont pu être récupérées qu’en partie en raison de la mauvaise réception radio).
1) Malgré d’incessants bombardements, notre aviation de défense s’affirme. Cherchant à intensifier ses attaques sur nos aérodromes, l’adversaire U.S. semble très soucieux face à nos forces aériennes de réplique.
2) Lors de violents combats, nos bateaux ont enregistré de gros succès grâce à leur connaissance du métier et leur esprit guerrier. Ils ont coulé 7 vedettes rapides anglaises et endommagé gravement 6 autres.
3) Supérieures à la normale, les récoltes dans le Reich, grâce à un temps idéal, ont pu être globalement engrangées. La jonction des semailles avec la récolte suivante dans toutes les régions est assurée.

Nouvelles générales :
En prévision du danger de la bolchévisation dans les zones libérées du sud de France, le gouvernement espagnol a proposé de mettre à la disposition du Général De Gaulle ses unités de sécurité et d’ordre.
Le journal « L’heure du soldat » communique pour la première fois un article sur l’implication de l’avion éclair ultra rapide (Überschneller Blitzflugzeug).
Quelques avions à réaction mais également des formations impliquant ces petites merveilles sont déjà en action. Dans les états-majors militaires on table sur un revirement de situation dans la guerre aérienne lorsqu’apparaîtra le nouveau chasseur avec son nouveau concept au profil révolutionnaire.
Londres : « Nous venons en envahisseurs. Systématiquement, nous les Alliés, ne livrerons rien à la population allemande, c’est son affaire. Appareils de photos, radios, armes seront interdis. Journaux, affiches et moyens de communication ne pourront pas être produits par les Allemands. Images patriotiques interdites, écoles et lieux de loisirs seront fermés. L’Allemagne doit être détruite comme jadis Carthage. » Voilà quelques détails et mesures prévus par Eisenhower dans les régions occupées dont les caractéristiques seront dévoilées dans le Morgenthau-Plan (agence Reuter).
Berlin : Les troupes américaines ont incendié sans motif le village frontière de Wellendorf dans la tête de pont de Haker. Quelques soldats allèrent de ferme en ferme pour incendier les bâtiments pendant que la population, bras levés durant 3 heures, assistait impuissante à l’incendie.
Bilan aérien allemand : destruction et chute de 13 000 machines durant les 9 premiers mois. Et avec 3 000 autres avions (non révélés à la presse internationale) ce qui monte les pertes à 16 000 appareils (ce qui représente 130 000 personnels d’élite de l’armée de l’air alliée, rayés du monde des vivants).

L’appareil O-O de l’année 1944
journalDeBord23L’appareil O-O de l’année 1944 est devenu un dispositif indispensable depuis sa mise en service dans les sous-marins munis du schnorchel. Avec sa lame spéciale, l’appareil sert comme arme de coupe et arme de choc.
Le dispositif qui se compose d’une poignée, d’une tige et d’un porte-lame a la forme d’un pilon qu’on utiliserait pour écraser les pommes-de-terre.
La poignée et la tige sont faites d’un bois dur spécialement conçu pour satisfaire pleinement les exigences d’utilisation de l’appareil. Le porte-lame qui est également en bois intègre la lame de coupe. La lame de haute qualité élaborée dans l’acier Siemens-Martin coupe comme un rasoir sans pareil.
Elle provoque l’écrasement des ruines digérées de la cuisine et le rapetissement des boulons de cuivre flottants (Kupferbolzen). Manœuvré par un matelot excité, transpirant et ployant sous l’effort, le dispositif O-O d’évacuation est utilisé pour expulser ces bons-à-rien qui remontent toujours en surface pour échapper au labeur d’en bas. Le dispositif est installé à bord, stocké dans une cellule individuelle et peut à tout moment être utilisé sans notice particulière. Pour ne pas compromettre l’efficacité du système, on doit lui accorder la plus grande propreté. Signé : l’entreprise de construction.

Attention particulière : Le rapport de la Wehrmacht venant de tomber signale que nos troupes ont battu à plate couture à l’Est d’Helmond l’ennemi grâce à leur artillerie et aux unités d’avions de combat qui ont pu briser la percée adverse. 10 tanks furent détruits. Dans le chaud affrontement d’Aix-la-Chapelle, nos Panzergrenadier ont déjoué l’intrusion ennemie au sud-ouest de Wuerselen et ont arraché aux Nord-Américains une ligne de position érigée de bunkers. Maison par maison, aux lisières d’Aix-la-Chapelle, on combattit avec acharnement l’ennemi qui s’avançait, venant du Nord-Sud-Est. De rapides chasseurs de nuit et de combat y ont attaqué (avec une bonne efficacité visuelle) les positions de renfort ennemies.
Dans la forêt de Rötgen les combats de position perdurent. Au nord-ouest d’Epinal, du côté de Bruyères, on combat depuis de nombreux jours. (Le reste du rapport n’a pas pu être réceptionné).

Nouvelle importante du Japon : (voir sur tableau d’affichage)
Imaginant glaner une étourdissante et effrénée victoire, la flotte U.S. avait massé de grandes forces en prévision de l’invasion de l’île de Formose, pilier angulaire du système intérieur de défense japonais. Aucune obtention de réussite U.S. mais plutôt une défaite prévisible face à des Japonais qui ont jusqu’à présent coulé 10 porte-avions (+ 45 autres unités), détruit 600 avions à bord des porte-avions, 2 cuirassés, 3 croiseurs, 1 destroyer et 160 avions descendus en combat aérien. Au minimum 13 000 marins de ces équipages sont hors de combat. La poursuite du reste de la flotte qui fuit est en pleine marche. La marine de guerre japonaise leur court sus.
Les combats pour Formose et les Philippines se présentent comme un succès décisif vu les pertes américaines. Les 25 000 tués et les milliers d’avions perdus représentent plus que le tiers des forces impliquées contre le Japon depuis Pearl Harbor. L’Amiral Nimitz a tenu un discours sur les ondes pour contester cette défaite. Un peu plus tard cette interview fut interdite. Les Anglais ont été impressionnés par cette volte-face nipponne mais déçus par les tergiversations américaines.

Nouvelles fraîches (elles viennent de rentrer).
Le Führer a remis la Ritterkreuz au Commandant de l’U-480, l’Oberleutnant zur See Förster pour la destruction de deux frégates et de deux navires (14 000 BRT) et par le torpillage d’un autre bâtiment dans la Manche.

Précautions à prendre pour couper les ongles du pied.
Beaucoup d’hommes ont l’habitude de couper court leurs ongles de pied. Ce faisant ils enlèvent aux ongles leur pouvoir de couverture et de protection des doigts de pied. A vouloir les couper trop courts, les coins des orteils sont meurtris par le port des chaussures qui, agissant par contention, occasionnent dans ces conditions une douloureuse inflammation de la matrice (Nagelbettentzündung). A la longue, ces inconvénients provoquent l’ongle incarné (eingewachsener Nagel) à la douleur intolérable. Leçon à retenir : « il faut couper les ongles de façon à ce qu’ils ne dépassent pas l’arrondi de l’orteil qu’ils sont censés protéger. »

Question : Différence entre hormone et vitamine :
Les hormones sont des produits issus de glandes dites endocrines. Celles-ci sont appelées ainsi parce qu’elles livrent leurs produits directement dans la circulation sanguine, à la différence des glandes ordinaires qui les expulsent au dehors (glandes salivaires). Les glandes endocrines comprennent la thyroïde, qui peut grossir en goitre, les gonades (testicules chez les hommes, ovaires chez les femmes) et beaucoup d’autres moins connues. Vient la question posée : quelle est la différence entre les vitamines et les hormones ? D’après leur structure chimique, elles sont liées et peuvent également être en partie reproduites par l’industrie chimique. Mais tandis que les vitamines proviennent de l’absorption extérieure de nourriture, les hormones sont produites par le corps lui-même. Les hormones sont exactement comme les vitamines, des régulateurs de substances dans l’organisme.
Alors que l’hormone de la thyroïde régule la croissance, les hormones surrénales favorisent le métabolisme et la circulation sanguine, le pancréas fabrique l’insuline pour réguler le glucose (son absence, c’est le diabète). Les plus connues sont les hormones sexuelles à l’apparition de la puberté. La maturité sexuelle se confirme à l’âge de 15 ans où la barbe grandit, les poils pubiens apparaissent, la voix mue progressivement. Chez les femmes, on constate la croissance des seins, l’apparition de la menstruation, etc.
Les hormones sexuelles produisent chez les deux sexes le plaisir.

Paroles du médecin : Dès que nous aurons quitté notre secteur d’opérations, commenceront à nouveau nos séances d’U-V. Elles continueront par tour de veille comme décidé les semaines précédentes.

Daily Mail : « Toute l’Europe a la déprime (Katzenjammer) » constate très sérieusement le correspond du Daily Mail, Alexandre Clifford.

Amour de la patrie : Nous sommes dehors depuis plusieurs semaines pour montrer à l’ennemi qu’il doit compter sur les forces allemandes. Tous les jours nous naviguons sous l’eau et avons le temps et l’occasion de faire errer nos pensées. La meilleure pensée à nous libérer l’esprit, je suppose que c’est le cas de nous tous, concerne nos congés. Chacun se les imagine autrement. Comment passera-t-il agréablement son temps à la maison ?
Si nous pensons à ce prochain temps béni, c’est que nous avons la nostalgie de la Heimat. Ceci n’est pas une critique, c’est l’amour du pays qui nous submerge. Certains camarades se targuent de ne pas éprouver le mal du pays. Ces gars sont pauvres d’esprit car il n’y a rien de plus beau que de disposer d’une patrie. Cela n’a pas de sens de vouloir accentuer ce sentiment du vide ou de rupture avec la terre de ses aïeux. Représentons-nous la profondeur des paroles que nous chantons dans l’hymne national : Deutschland, Deutschland über Alles.

Pancarte : Venez visiter la caverne-aux-stalactites (Tropfsteinhöhle) chez Werth.
Entrée gratuite, se munir d’habits de pluie.

Journal n° 10 du 26/10/1944, sera diffusé lorsque le précédent sera rendu.

Poème : Laisse donc le danger lorgner éternellement sur notre Reich si ça lui chante ! car, pour nous, regarder dans l’orage à venir n’affaiblira pas notre moral d’acier !

Pourquoi la guerre sous-marine ?
C’est devenu un combat décisif que nous menons contre les puissances alliées. La tête et le cœur de ce combat sont l’Angleterre. Elle utilisait par temps de paix 60 à 70 millions de tonnes de vivres pour nourrir sa population. En raison de la guerre, les approvisionnements ont été réduits à 35 millions. Les quantités importées qui fondent à ce point ne sont plus supportables pour les Anglais, sa population crie famine et son industrie stagne. Début 1943, l’Angleterre était très touchée par ces pénuries liées au tonnage coulé au point que l’approvisionnement vital de l’île ne pouvait plus être assuré. Mais un changement est intervenu avec l’arrivée des porte-avions qui ont nui grandement à nos sous-marins. Churchill l’a bien reconnu en affirmant que ces porte-avions étaient le principal facteur de réussite de ces 55 mois de guerre. Par ailleurs, la découverte du radar qui a amélioré la détection et la localisation a été le sauveur du pays, ce dispositif s’appelle danger mortel clairement précisé pour nos bateaux.
C’est pourquoi cette guerre sous-marine doit être notre cible principale contre les puissances de l’Ouest. Avec fougue et énergie fanatique, Kriegsmarine et usines d’armement doivent décupler leurs efforts pour atteindre cet objectif. 33 millions de BRT ont été coulés jusqu’à maintenant mais pendant ce temps, les Anglo-Saxons en ont reconstruit 30,7 ! On le voit, l’ennemi ne dispose plus du même nombre de navires qu’en 1939. En raison de leurs pertes grandissantes englouties dans les combats marins et de leurs impératifs stratégiques, les besoins des Anglais ne cessent d’augmenter d’où leur nécessité de fabriquer des bateaux à gros tonnage pour alimenter leur industrie de guerre. Pour nous, il est opportun de nous adapter en créant de nouveaux sous-marins capables d’influencer favorablement le cours de la guerre. Notre volonté d’acier et notre ardeur inébranlable affichées par notre cœur vaillant ne doivent pas faillir.
Pour ne pas manquer ce succès, chaque soldat de la Kriegsmarine doit être fier de se comparer, à l’heure de la décision, aux meilleurs tankistes ou Panzergrenadier luttant sur les fronts lointains. Peut-être la décision finale proviendra-t-elle de la nouvelle stratégie de la guerre sous-marine mise en avant ?
Nouvelles générales : La formation du nouveau gouvernement hongrois pro-allemand signifie pour nous l’élimination des résistances magyares intérieures et un succès incontestable. Forfanteries
Les troupes hongroises, mal encadrées, à l’allant guerrier peu fiable, sont devenues, depuis leur reprise en main et sous commandement unique, des combattants énergiques et empressés.
La victoire japonaise sur les forces américaines près de Formose n’est pas seulement une victoire précieuse, mais signifie pour Roosevelt un sérieux revers, à trois semaines des élections présidentielles en Amérique.
L’ancien Commandant d’Anvers, le capitaine de frégate Szyskowitz a été distingué par le Führer de la Croix de Chevalier. Avec détermination, malgré l’évacuation ordonnée par l’armée et l’intrusion de l’ennemi dans les installations portuaires dont il avait reconnu l’enjeu en ordonnant leur dynamitage, il est mort héroïquement lors de son implication.
Suite à l’arrivée de Churchill à Moscou, la presse étrangère a d’abord consacré de longs articles quotidiens sur la rencontre mais depuis c’est le silence. C’est donc que cela ne s’est pas passé comme on l’espérait au début.
L’implication de nos forces maritimes a apporté un allègement significatif en Courlande. Le chef d’Etat-Major a exprimé par télégramme remerciements et reconnaissance aux éminents mérites des unités combattantes.
Une dure tâche est proposée dans les prochaines semaines aux troupes occupant les régions polaires de Norvège. Mais volonté de combattre, connaissance et disponibilité viendront à bout de ces problèmes.
Généralités : Le Führer a conféré au capitaine Schnaufer, Commandant d’un groupe de chasseurs de nuit (après 100 victoires nocturnes) la plus haute distinction pour sa vaillance.
Notre reporter de guerre, le Dr Schelkopf, annonce : « L’ennemi voulait éviter sur le front Ouest une guerre en hiver en raison d’une préparation insuffisante de ses troupes, avec le danger accentué par la présence de nos bases sous-marines combattantes qui bloquent ses lignes de ravitaillement. »
Grand bruit remarqué dans les annonces publiques mondiales sur la proclamation d’une garde nationale du peuple (Volkssturm) . Le Times dit : « nous allons avoir à faire à rude partie. Nous devrons affronter cette unité prodigieuse : oui, le Volksturm est devenu un instrument de guerre dans les mains de Himmler.»

journalDeBord24Nouvelles locales : Le 29 octobre, donc dimanche prochain, notre bon Willy Flitzer (Pfistermeister) fête ses 20 ans (photo). Nous lui souhaitons de rester en bonne santé pour l’année à venir. Et lui accorderons en ce jour un petit verre de schnaps.

De nouvelles venues à l’instant :
Front : En Prusse-Orientale et en Hongrie, contre-attaques allemandes en cours. Pointes ennemies menacées avec de nombreuses unités de l’adversaire encerclées.
Le front de résistance en Hollande s’amplifie. De nouvelles réserves arrivent, la mobilisation de toutes ces forces est passée inaperçue de la part des Alliés.

Situation politique : Le général De Gaulle est reconnu par les Alliés comme chef du gouvernement provisoire. La responsabilité de son cabinet concernant la situation chaotique en France n’est pas mise en cause mais plutôt celle des Alliés par contre.
200 000 bolchéviques espagnols ont forcé les passages en Espagne pour envahir le sud de la France.
Combat avec les troupes régulières espagnoles.
Le gouvernement norvégien en exil a envoyé une délégation à Moscou pour ré-administrer civilement les régions abandonnées par les Allemands. Staline n’a pas encore pris de décisions à ce sujet.
Paris : Les Juifs Robert Schuman et Roger Massip revenus de Londres sont devenus les speakers officiels de la Radio parisienne. Ils donnent à tour de rôle leurs commentaires sur la situation générale.
Canberra : Le vaisseau-amiral Australia déplaçant plus de 10 000 tonnes a été endommagé par une attaque aérienne au large des Philippines.
Madrid : Des éléments rouges espagnols ont traversé la frontière, occupé une demi-douzaine de localités françaises et investi la République d’Andorre.
Londres : Le ministre anglais de la santé a tenu un discours dans son abri en préconisant d’entreprendre des travaux suite aux bombardements de V.1 qui ont détruit 1 million d’habitations depuis septembre et a prévu que les rénovations s’étaleront sur de longs mois.
Berlin : jeudi a paru le 1er numéro du journal français « La France » issu du gouvernement provisoire. Il s’adresse à tous les Français, même ceux vivant en Allemagne.
Toulouse : Tous les groupes espagnols ont envoyé des représentants pour une session destinée à préparer une coalition avec les adversaires de Franco.
Sofia : A Sofia a été créée une société bulgaro-soviétique chargée de promouvoir la nouvelle alliance avec la création d’une bibliothèque bolchévique (contenant de la vulgaire littérature d’agitation).
Helsinki : Pour le mois de novembre, la population n’a pas encore été avisée d’une quelconque distribution de beurre.

Journal n° 11 du 03/11/1944, sera diffusé lorsque le précédent sera rendu.

A nos camarades morts :
Vous, chers camarades défunts, continuez à vivre en nous, homme à homme. Soyez nos accompagnateurs éternels pour livrer ce dernier combat. Soyez nos compagnons de route. Joignant nos mains aux vôtres, nous traverserons les murs du monde et passerons audacieux les portes de la liberté !

Nouvelles brèves : Sur tous les fronts, combats entrepris par l’adversaire qui essaye par tous les moyens, avant l’arrivée de l’hiver, de forcer la clé du succès.
Des situations rendues critiques un temps ont pu être maîtrisées. Cela donnera lieu à d’autres durs combats.
Centre de gravité à l’Ouest, compris entre le secteur Hollande, Metz et le secteur Nord de Belfort.
Après de lourdes pertes infligées autour d’Aix-la-Chapelle, l’activité guerrière a cessé. A l’Est, après des succès initiaux, la Russie attaque vainement avec des forces considérables sur la frontière de la Prusse-Orientale.
Elle y a subi d’innombrables pertes, en particulier des tanks. Des tentatives de percées également au nord de Varsovie et dans les Carpates. Ici total succès de notre défense.
En Hongrie et en Serbie, la situation n’est pas encore clairement établie et stabilisée. De nouveaux fronts en préparation. Les opérations de novembre, en Norvège et Grèce, s’organisent méthodiquement.
2) Dans le cadre des replis de position sur le front Sud-Est, les unités de la marine ont pu ramener sur terre ferme 30 000 hommes, 2 000 automobiles et d’innombrables matériels provenant des îles de la Mer Egée.
3) En Mer Adriatique, 3 chasseurs de sous-marins et des barges armées ont procédé à la destruction de 6 vedettes ennemies. Ce succès démontre que lors d’une énergique empoignade face à l’ennemi pourtant supérieur en nombre, on peut sortir vainqueur du combat.
4) Le séjour de Churchill à Moscou est terminé. Le Premier ministre constate à nouveau l’impuissance de la Politique étrangère anglaise. D’après la presse étrangère, Churchill n’a rien obtenu de positif de Staline.
5) La constitution du Volskturm cause de graves soucis d’après la presse ennemie. Ceci est le signe évident que nous sommes sur le bon chemin. Les 1ers bataillons du Volskturm se sont admirablement conduits en Prusse-Orientale.
De Londres : Allemagne nullement battue, longue guerre d’hiver en prévision. Les armées s’affronteront en des combats acharnés répartis sur de longs mois. Les Allemands ne sont nullement d’accord pour arrêter la lutte.
Les officiers alliés pensent même que la guerre s’étendra durant toute l’année 1945.
Combats locaux à chaque fois maîtrisés. Aucune vision d’un rapide cessez-le-feu. Sur le front Ouest, les Américains rencontrent trop de problèmes d’approvisionnement. La détermination allemande de défendre jusqu’au bout les ports atlantiques ne constitue pas une faute stratégique mais une épine dans le pied du colosse.

Quartier-Général japonais : Tokyo annonce de nouveaux bâtiments U.S. coulés dans la bataille navale à l’Est des Philippines. Il nous a été porté à connaissance la disparition de 2 porte-avions, d’un croiseur, d’un transporteur et de 10 péniches américaines de débarquement. Près des Philippines, les Japonais ont coulé en tout 6 porte-avions, 3 croiseurs, 5 transporteurs et 10 péniches. De nombreuses autres unités lourdes ont été mises hors de combat après de graves dommages.

Parallèle établi entre les évènements de guerre Europe-Asie de l’Est.
Amoindrissement des forces américaines dans leur avancée grâce aux efforts de résistance et de contre-attaques enclenchées avec des forces accrues, menées aussi bien du côté japonais comme du côté allemand. Tel est le cas concret auquel on assiste en Hongrie–Prusse-Orientale tout comme aux Philippines. Ce sont les mêmes succès indéniables de défense.

Situation politique : Goebbels parle de la situation de guerre : « Nos points de vue sont : Pas de paix sans droit de vivre. Nous gagnerons la course avec le temps. » A nouveau, un solide front s’est établi à l’Ouest, et à l’Est, même les Russes sont épuisés. Nouveaux avions de chasse et de bombardement en action. Enorme espoir bâti sur les nouvelles armes. Pas de prodige à attendre, seulement un changement en profondeur radical.
Londres : le primat de l’Eglise anglaise, Dr William Temple, Archevêque de Canterbury, l’ennemi le plus radical de l’Allemagne, est décédé à 63 ans d’une crise cardiaque.
Le roi en exil de Norvège, Haakon, après l’occupation de Kirkenes par les troupes soviétiques, adresse par voie des ondes, ses salutations aux troupes de l’Armée Rouge sur le sol norvégien, et au Kremlin son amitié et sa sympathie (cf. récit de François Schuhler).

Rätsel : Ein Fährmann soll einen Wolf, eine Ziege und einen Kohlkopf über den Fluss bringen. Aber sein Boot ist so klein, dass er bei jeder Fahrt entweder nur Wolf, Ziege oder Kohl mitnehmen kann. Außerdem darf der Fährmann niemals Ziege und Kohl sowie Wolf und Ziege alleine an einem Ufer lassen, da sonst Fraßgefahr bestände. Wie oft muss der Schiffer fahren, bis alle auf der anderen Seite sind ? Hin- und Rückfahrt sind einzeln zu zählen.
Enigme : Un passeur veut faire traverser une rivière au loup, à une chèvre et à un chou. La barque ne peut contenir qu’un seul passager à la fois, ce qui pose problème au batelier car nos trois compères ne s’entendent pas. Dès qu’ils sont sans témoins, leur instinct est le plus fort : le loup dévore la chèvre, la chèvre mange le chou. Combien de fois le passeur doit-il faire de navettes pour les faire passer de l’autre côté sans dégât ?

Dans l’habitat arrière du sous-marin et dans la salle de l’E-Maschine un pari a conduit à la question suivante : l’énergie, comment est-elle utilisée et consommée ? La clarification a été réalisée avec la participation active de personnalités versées en cette matière. Il est vraiment gratifiant de constater l’intérêt intellectuel affiché par l’équipage après 8 semaines d’éprouvante navigation !
Bref, venons-en à la question ! L’énergie désigne tout ce qui permet d’effectuer un travail, de fabriquer de la chaleur, de la lumière, de produire un mouvement. Sans énergie, on ne se déplace pas. Notre sous-marin coulerait ! Les moteurs diésel fonctionnent grâce aux explosions qui ont lieu à l’intérieur de leurs cylindres.
La réaction du combustible avec l’oxygène de l’air produit du gaz compressé dans le cylindre qui va déplacer les pistons qui vont, à travers une transmission mécanique, faire tourner nos hélices ainsi qu’un alternateur qui va à son tour produire de l’électricité. Signalons au passage qu’il y aura des frottements mécaniques qui produiront un échauffement et une usure. Nos E-Mechanicher veillent en vérifiant scrupuleusement les installations.
On peut convertir l’énergie d’une chute d’eau en énergie électrique grâce aux turbines entraînées cette fois par l’eau sous pression qui actionne des générateurs, un peu à l’image de la roulette de la dynamo entraînée par la roue d’une bicyclette en rotation. Cette énergie hydraulique est l’énergie fournie par le mouvement de l’eau : les moulins à eau meulent le grain, actionnent les soufflets de forge.
Un moteur électrique exerce des forces qui peuvent déplacer des objets : il fournit du travail mécanique (tel que faire tourner les hélices par exemple), donc il possède de l’énergie. Cette énergie provient du générateur qui fait circuler un courant qui met en mouvement les charges électriques par sa force électromotrice. L’idéal de toutes les énergies, c’est de pouvoir trouver celle qui serait auto-renouvelable : la machine à mouvement perpétuel, le Perpetuum Mobile. Une fois lancé, cet appareil demeurerait éternellement en mouvement, sans apport d’énergie, sans poussée, sans aide extérieure. On en rêve depuis l’Antiquité.
Léonard de Vinci avait finalement déclaré qu’il s’agissait d’un mythe irréalisable. Il faut savoir que tout mouvement provoque de la chaleur et donc une déperdition d’énergie. Il ne peut donc pas produire à lui seul suffisamment d’énergie pour compenser les pertes par le frottement.
Autre question embarrassante: Comme toutes les sources d’énergie ne peuvent pas être détruites (on ne peut pas stocker l’électricité), elles s’accumuleront lentement dans l’espace. Certains spécialistes semblent craindre une mort à chaud du monde.

Le Volksturm pourrait être appelé en cas d’urgence absolue comme la dernière réserve, le dernier carré. Le fait qu’il ait été créé en Allemagne nous démontre que nous avons absolument besoin de soldats. Toutes les jeunes pousses comme les vieux légumes sont appelés à la rescousse dans la tempête. La Home Guard au Royaume-Uni a pleinement rempli son devoir de dernière muraille. Nous ferons de même et mieux encore.
La création du Volkssturm nous montre que nous devons faire notre devoir, et même plus qu’avant.
Dans l’ouest, l’ennemi s’avance mais il le fait aussi en Prusse-Orientale sur notre frontière. Nous allons gagner, chacun doit se battre inconditionnellement pour espérer vivre libre dans l’Allemagne.

Concernant les mouvements de population, d’après les statistiques de l’année 1943 dans le IIIème Reich, on s’aperçoit que la population a visiblement augmenté jusqu’aux premières années de la guerre.
Alors que le nombre de naissances devait être porté à 1 800 000 enfants, il n’atteignit que 1 645 000, en dépit de l’augmentation des mariages contractés durant la guerre. On a célébré 400 000 mariages de plus dans les années 38-43 que dans les années dites pacifiques de 1910-11. Mais si cette affirmation est agréable à constater, nous ne devons pas ignorer que nous sommes conscients de la gravité de la situation biologique de notre nation.
On avait à nouveau pu rétablir favorablement la courbe des naissances et atteindre l’équilibre de conservation au début de la seconde guerre mondiale. Mais depuis cette évolution, nous connaissons une baisse de fécondité qui assombrit notre développement biologique et le renouvellement de nos générations en raison des tués de la 1ère guerre mondiale.
En effet, les 3 millions d’enfants non-conçus de la première guerre mondiale manquent dans les groupes d’âge qui devraient être maintenant les porteurs de la reproduction. Absents également dans le nombre de mariages, les géniteurs manquants auraient pu être les parents productifs d’aujourd’hui. La génération clairsemée, issue de la première guerre mondiale, doit encore porter la plus grande partie du sacrifice de son sang et elle ressortira à la fin de cette guerre encore plus affaiblie. Mais la génération qui gagnera cette guerre devra également assurer la paix. L’assurance de la paix ne peut être faite que dans la procréation de beaucoup d’enfants, racialement valables, génétiquement fiables, dans des familles en bonne santé avec de nombreux enfants. Cela doit être l’objectif fondamental des familles, dignes et précieuses, capables de se reproduire avec de nombreux enfants.

Qu’appelle-t-on rayons ultraviolets ou infrarouges ? Comment naissent-ils ? De la lumière du jour, l’œil humain peut seulement "extirper" une gamme de rayons de longueur d’onde spécifique variant entre 0,0004 à 0,0008 mm. Les rayons en-dessous de 0,0004 mm sont des ultra-violets, la partie au-dessus de 0,0008 mm est appelée infrarouge. Le rayonnement infrarouge est perceptible par la simple exposition de la peau à la chaleur émise par une source chaude. Si le corps est trop longtemps exposé au soleil, l’insolation guette l’imprudent et la peau présente de graves brûlures. Les rayons ultraviolets sont des rayons invisibles issus de la lumière.
Le spectre continu de l’arc-en-ciel (rouge-orange-jaune-vert-bleu-indigo-violet) est visible quand le soleil brille après la pluie ou alors en captant artificiellement la lumière à travers un prisme.
Les infrarouges émettent des vibrations d’une certaine longueur d’ondes dans la lumière du jour. Pour les discerner, on doit utiliser des panneaux de verre filtrant une teinte particulière. La fabrication de ces verres est très difficile, mais nous, les Allemands, l’avons réussie avec le Seehund II (phoque), un appareil de détection nocturne, au contraire des Britanniques . Ces derniers utilisent encore des phares obsolètes pour combattre nos sous-marins. En effet, leurs disques filtrants laissent encore partiellement passer la lumière rouge qui est alors très visible pour nos vigies.
Par contre, nos équipements de nuit, munis d’intensificateurs de lumière indétectables pour visualiser les cibles de l’adversaire, seront bientôt dotés de filtres performants qui réduiront la partie visible de leur rayonnement. Nous pourrons ainsi engager l’ennemi comme en plein jour !

Annonce locale :
Le 13 novembre, le matelot bâbord Engel aura 25 ans. Nous le congratulons et nous lui souhaitons beaucoup de bonheur. Peut-être aussi une petite conductrice de tramway !

Tournoi de skat : Avec la cérémonie du couronnement du vainqueur du 7 novembre présidé par le commandant, s’est terminé le grand tournoi de skat. Il faut vous avouer que la lutte finale fut sévère et elle retrouva maint bon joueur malheureusement largué en arrière-plan face à ce jeu de force.
Voici les résultats et les classements : 1er I WO, 2ème Dornseifer, 3ème Bernauer, 4ème Docteur, 5ème Wiechert, 6ème Obermachinist, 7ème Steuerback Obermachinist, 8ème Kligge, 9ème Bunzel, 10ème II WO, 11ème Bölte, 12ème Verhayen, 13ème III WO, 14ème Görtz, 15ème Schwertfeger, 16ème Hasenauer, 17ème L.I., 18ème Müller, 19ème Seemann, 20ème Wagenbach, 21ème Hohlfeld, 22ème Engel, 23ème Heyer, 24ème Pfistermeister, 25ème Krone, 26ème Möhring, 27ème Kommandant, 28ème Jelinek, 29ème Kegelmann, 30ème Pechmann.
Un autre tournoi à suspense attend les favoris du «ne-te-fâche-pas (Mensch ärgere dich nicht) dans la salle des sous-officiers, en particulier notre sous-adjudant-de-réserve-de-nos-tubes, le spécialiste n°1 qui s’entraîne avec sérieux. L’on entend très fort les cris de guerre de ces gens décidés à ne pas se laisser marcher sur les pieds. Mais dès la compétition démarrée, c’est le dé qui va décider et faire évoluer les chances des uns par rapport à celles des autres. Il n’est pas exclu qu’à la fin du concours maint favori se fasse appeler par dépit Meyer, Katschmarek ou un autre surnom !
Annonce : Dimanche prochain et les jours suivants aura lieu un concert au choix des hommes. Chacun pourra fredonner sa chanson favorite. Le déroulement du concert ne sera pas communiqué à l’avance.

Journal n°12 - 10 novembre 1944.
Chers camarades morts : Il n’y a pas d’autre remerciement à vous formuler que notre promesse de continuer à combattre pour l’Allemagne pour laquelle vous vous êtes sacrifiés en donnant votre vie.

Commémoration du 9 novembre 1923 .
En ce 9 novembre, nous pensons aux 16 hommes mortellement touchés par le plomb devant la Feldernhalle de Munich qui, voilà 21 ans, avaient dû laisser leur vie pour que vive l’Allemagne. Dans les tourbillons de l’après-guerre, ils s’étaient retrouvés avec le Führer pour l’aider à reconstruire un nouveau Reich. Ils n’étaient pas nombreux à cette époque mais ils n’avaient en tête qu’une pensée idéale : l’Allemagne éternelle libre et puissante. Un nouveau parti avec une nouvelle empreinte forte fut créé pour montrer au peuple avec QUI désormais il fallait compter. Oh, ce ne fut point facile car on se méfiait les uns des autres, surtout de la naissance d’un nouveau mouvement au milieu de la désorganisation de l’Etat. Maint sacrifice fut consenti.
Ce furent les meilleurs éléments du peuple, Herbert Norkus ou Horst Wessel qui allèrent jusqu’à donner le meilleur d’eux-mêmes pour la grandeur et la survivance du peuple allemand.
Le 9 novembre fut le premier pas pour démarrer la construction du grand Reich allemand. Parmi les marcheurs du 9 novembre 1923, on vit également une femme, en fait une sœur infirmière. Et c’est là que la grandeur de la femme s’est pleinement affirmée.
En souvenir du 9 novembre fut institué le 1er Ordre du NSDAP, l’Ordre du Sang (Blutorden). Avec grande attention, nous voulons regarder de près ceux qui portent cet ordre. Le 9 novembre enfin nous apporte le devoir de maintenir la construction déjà bien commencée de l’édification de notre nation, au moment où nous devons nous aussi impliquer particulièrement nos forces pour la patrie.

Nouvelles des Fronts :
A l’Est, bonne vue d’ensemble de nos troupes. La bataille enclenchée en Prusse-Orientale et dans la puszta hongroise est placée sous de bons auspices, c’est-à-dire pour nous dans des conditions favorables.
Ouest : Après la désastreuse double invasion ennemie tentée sur les bouches de l’Escaut, le point culminant de notre marche en avant est atteint. Poussée ennemie arrêtée dans le secteur hollandais et un nouveau centre de gravité dans les Vosges.
Situation politique : Nouveaux succès des avions kamikaze japonais (Todesflieger). 1 cuirassé, 3 croiseurs, 1 porte-avions et 9 transporteurs U.S. coulés dans Pacifique.
Crise gouvernementale au Canada à cause de la tournure dramatique liée aux pertes subies en mer, avant tout sur le front Ouest. Le Ministre canadien de la Défense a dû démissionner.
Sur un front de 1 000 km, les mouvements des troupes soviétiques ont été coupés de leur cordon ombilical.
D’après un résumé des rapports japonais, plus d’un tiers des forces navales américaines impliquées devant Formose ont coulé. Informations tragiques occultées comme à l’époque de Pearl Harbor pour laisser l’opinion publique dans l’ignorance de ces faits gravissimes.
Attentat contre de Gaulle, attentat en même temps contre Tito annoncé à Belgrade.
L’URSS a décliné l’offre du gouvernement suisse de renouer des contacts diplomatiques. Surprise désagréable constatée à Berne sur ce refus de coopération.
Londres : Dans le rapport d’une armée U.S., son général demande un accroissement d’artillerie, de munitions et même des Schuss-Waffen qui devront être dotées d’une plus grande efficacité de tir à l’encontre des Allemands.
Plus aucun observateur censé ne croit à une défaite de l’Allemagne sur des lieux classiques de combats.

Nouvelles du Globe : Comme nous allons dans les prochains jours forcer le passage entre l’Islande et les îles Féroé avec notre U-Boot, nous pourrons rétrospectivement penser à ce que nous avons entrepris en franchissant les deux piliers du portail de notre existence. « Oui, quand quelqu’un entreprend une aventure épique, il pourra à son retour raconter ses tribulations », dit-on si plaisamment. Hélas, il ne nous a pas été permis, à nous guerriers soumis au schnorchel, de contempler la Nature de Dieu avec nos yeux lors de ce long périple.
Peut-être mériterons-nous dans le futur de porter notre reconnaissance à cette nature qui nous a bien manqué.
Et nous aspirerons alors à la connaître à fond et à apprécier les paysages rencontrés.

Féroé : En islandais, ‘féroé’ signifie île des moutons. Les Féroé sont situées à 330 nautiques de la Norvège et distantes de 270 nautique de l’Islande et constituées de 18 îles représentant une superficie de 1999 km². L’île Strømø mesure 373,4 km². La population totale comprend 250 000 habitants. Les Féroé, découvertes en 861 après J-C et envahies par les Vikings, appartiennent au Danemark. Elles sont occupées actuellement par les Anglais et elles leur servent de bases maritimes et aériennes. La capitale Tórshavn située sur l’île principale de Strømø comprend 3 000 habitants.
La principale activité est la pêche, le mode de vie est simple. Dans les familles on file la laine, on tisse, on carde, on la teint. Tous les habits sont fabriqués « maison ». Tous les Féroïens appartiennent à l’Eglise luthérienne.
La langue est le « faroïche », une langue nord-germaine uniquement parlée sur les îles Féroé et qui s’apparente à l’islandais.
L’Islande : D’une superficie de 102 819 km², elle est éloignée de 550 miles nautiques de la Norvège et de 1 000 du bateau-phare Elbe. L’île a été découverte par les Vikings en 874 et colonisée par eux.
Elle compte 105 000 habitants et elle est depuis 1918 indépendante, mais ralliée à une coopération particulière avec le royaume du Danemark. Après l’occupation des U.S.A. qui utilisent l’île comme point fortifié, l’Islande s’est totalement libérée du Danemark sans doute sous la pression établie des Américains. La capitale est Reykjavik. Le parlement (Althing) est le plus ancien parlement du monde car construit en 930 après J-C. Les habitants sont de souche nord-germaine. La langue moderne islandaise est une sœur du vieil islandais, la langue d’Edda, et elle est quelque peu différente de son aînée. Elle s’apparente au vieux parler islandais comme notre allemand actuel (Goethe Sprache) comparé à la langue de Luther.
Richesses : agriculture, pacage, élevage, activités de pêche sont les principales ressources du pays.
Géographiquement, l’Islande est connue pour ses 20 volcans, le plus connu est le volcan Hekla. De nombreuses sources chaudes sont reliées entre elles, la plus célèbre est le Geysir. La flore est boréale. Il n’y a pas de forêts mais des bosquets de bouleaux et de saules en grand nombre.
Intéressantes aussi sont les sources d’eau chaude qui éclatent en jets à intervalles réguliers en emmagasinant sous terre de la pression qui expulse ensuite une fontaine de plusieurs mètres en l’air. Ce qui donne un imposant spectacle. Cette eau chaude est très utile aux Islandais. Canalisée, elle sert à activer les besoins industriels et domestiques (telles de grandes laveries). La beauté particulière du paysage, relatée dans le Nibelungen Lied, attire de nombreux visiteurs étrangers au pays.

Antwort auf Fährmann, Kohl, Ziege und Wolf
Der Fährmann nimmt die Ziege mit ‘rüber und lässt sie da, fährt allein wieder zurück, nimmt den Kohl mit, lässt ihn da, fährt sammt Ziege wieder zurück, lässt die Ziege da und nimmt den Wolf mit, lässt den Wolf da, fährt alleine wieder zurück, nimmt die Ziege als letzte ans Ufer.
La chèvre passe en premier lieu avec le passeur qui la dépose sur la berge. Pas de problème jusqu’ici. Le chou passe ensuite et le passeur reprend la chèvre avec lui ! La chèvre revient à son point de départ et le loup passe la rivière. Après le passage du loup, il n’y a plus que la chèvre à faire passer ! (4 allers et 3 retours).

Casse-tête, faut bien vous occuper l’esprit !
Un message secret de la plus haute importance doit être livré à une oasis distante de 720 km. Pour faire parvenir cette dépêche sensible, le chef de poste a, à sa disposition, 6 estafettes motocyclistes. Chaque moto peut emmener 6 bidons de 3 litres de contenance chacun.
Chaque réservoir de 3 litres a été rempli avant le départ. Sachant qu’une moto consomme 1 litre tous les 20 km, comment ce message pourra-t-il parvenir à l’oasis sans qu’aucun motocycliste ne reste planté dans le désert ?
Toutes les motos roulent à la même allure. Réponse dans le prochain numéro.

Journal n°13 - 17 novembre 1944.

Dicton de la semaine : Un coup porté aux forces vitales de l’Allemagne entraînerait détresse et gémissements. Suis-je en contradiction avec moi-même pour être l’esclave d’un tel destin ? Aujourd’hui, si je suis l’enclume, demain avec d’autres je tiendrai le marteau dans la main.

Nouvelles brèves du Haut-Commandement de la Marine :
Front Ouest : L’embouchure de l’Escaut n’a pas pu être tenue face à la poussée ennemie. La ligne de front est maintenant sur la Meuse. Le reste des unités combat encore à Walcheren.
Les contre-attaques en préparation présagent de lourds combats sur le front Ouest.
Front Est : A nouveau un succès lors des combats retardateurs en Courlande. Sur le reste du front, préparatifs ennemis. Durs combats en Hongrie, près de Budapest, mais à notre profit.
Les Balkans : Retraite hors de Grèce élaborée suivant le plan de repli. Unités de la marine également impliquées.
Italie : De très grosses préparations d’attaques se dessinent.
Norvège du Nord : Des unités de la marine allemande ont brillamment secouru les armées de terre qui avaient réussi à traverser la Laponie , les Russes à leurs trousses.
Politique : La réélection de Roosevelt suivie de la rencontre avec Churchill démontre les difficultés d’harmoniser leur politique étrangère. Ils ne sont d’accord que sur un seul point : anéantir l’Allemagne. Ténacité, volonté infaillible de nous défendre, forces lourdes de réplique seront notre principal commandement, surtout là où l’occasion de les battre se présentera. Il est un fait que l’ennemi rencontre de nombreuses difficultés. Bien sûr, il ne faut pas le surestimer et encore moins le sous-estimer.
Si notre cible est d’abattre l’adversaire, soyons d’accord pour que l’esprit guerrier ne nous abandonne pas. Record impressionnant à nouveau établi pour nos productions d’armement en octobre.

Autres nouvelles des fronts :
A l’Ouest lutte acharnée sur les passages de la Nied et de la Moselle, combats de part et d’autre dans les zones comprises entre la ligne Maginot et le Westwall.
A l’Est, centre de gravité en moyenne Hongrie fluctuant suite aux combats changeant de secteurs.
En Italie, l’attaque de la 8ème armée U.S. est en train d’être stoppée, la 5ème armée n’a pas encore démarré de ses bases. Les Soviétiques réclament de manière bornée le libre passage par les Dardanelles.
Les Alliés négocient au détriment de la Turquie la création d’un petit Etat dans les Dardanelles établi sous leur contrôle.

Londres et les armes de représailles : (Extrait d’un article de l’Hebdomadaire Das Reich).
Londres, la métropole de l’empire britannique est la plus grande ville du monde, exception faite de New-York, affirme l’encyclopédie Britanica en lançant un coup d’œil de travers sur cette parvenue d’outre Atlantique qui s’agrandit le long de la rivière Hudson. Le grand Londres comptait avant-guerre 9 000 000 habitants et s’étendait sur plus de 700 miles carrés. C’est une contrée en plein développement et une étape incontournable du pays car les principales lignes ferroviaires et routières doivent toutes passer par « l’écluse » de Londres.
Avec son important port, ses énormes hangars et dépôts de provisions, cette écluse peut devenir également un barrage à gros problèmes.
L’indéniable talent des Britisch pour vouloir tout dissimuler oblige cependant le gouvernement anglais à admettre enfin que leur tir de défense prioritaire n°1 est maintenant engagé contre les V.1 et les V.2.
Nous savons, d’après l’Histoire et les autres guerres menées par les Anglais, que cette habile manœuvre de dissimulation s’accroîtra avec les dangers et que leur masque tombera. Il suffit de jeter un coup d’œil en arrière pour le constater. Plusieurs mois après l’offensive aérienne de 1940-41 qui avait déferlé sur Londres et les autres villes, Churchill reconnaissait : « il y a eu des semaines où moi-même ai redouté que Londres eût atteint ses extrêmes limites de résistance. » A l’époque on n’avait pas encore imposé le silence. Le gouvernement, depuis l’efficacité des V.1 qui s’est encore accrue ces derniers jours, a dû prendre d’énergiques dispositions pour se défendre. Cela démontre la supériorité et l’efficacité des V.1 et V.2.
Ce sont les Anglais qui comparent l’époque actuelle à l’époque cruciale de 1940-41, celle qu’on avait appelée le mythe de Dunkerque qui les avait presque conduits au fond de l’abîme. A l’époque voilà 4 ans, les Anglais pouvaient puiser dans leur force morale intacte.
Sans aucun scrupule, le gouvernement agissait dans l’ignorance de ses concitoyens et trouvait sa robustesse dans l’élaboration massive des techniques de la guerre moderne qu’il avait alors pu mettre en place. Mais depuis est apparue la chute significative de cette efficacité britannique encore impensable à leurs yeux voilà peu ! C’est que l’on rêvait en Angleterre de cueillir la victoire sur l’Allemagne comme un fruit mûr, victoire ramassée derrière la prochaine haie, comme ils disaient !

Nouvelles du Globe :
Norvège :
Superficie : 322 681 km² (environ la moitié de la Grande Allemagne). 2 953 000 habitants, exclusivement des Norvégiens, à part 29 000 Lapons et Kvènes, avec 3 200 métis issus de leurs 2 clans.
Capitale : Oslo avec 253 124 habitants. Kristiansand, 18 781 habitants. Economie : 2,8 % du pays seulement sont des terres agricoles. L’industrie du bois est florissante avec les moulins de pâte à papier et de cellulose. La pêche avec 1 012 000 tonnes de poissons représente la principale richesse du pays (92,3 millions de couronnes/1937).
Dans le Nord (îles Lofoten) on pêche la merluche, au sud le hareng supplante le maquereau tandis que dans la région de Stavanger c’est le sprat (anchois de Norvège) qui devance les autres espèces pêchées.
Le Nord n’est pas très riche en ressources naturelles, le pays manque de charbon.
Par contre, cuivre, argent, nickel, molybdène ainsi que du minerai riche en fer sont présents sur le territoire (notamment les pyrites, -Schwefelkies- où la Norvège détient la 2ème place en Europe).
L’hydraulique a une part prépondérante dans la production des énergies (12 millions de C.V.).
Commerce : l’importation des marchandises a été plus grande que les exportations (rapport années 1936-40).
Marine de commerce : La flotte norvégienne se tient au 4ème rang mondial avec 4 835 000 BRT (à titre de comparaison, l’Allemagne atteint 4 493 000 BRT). Depuis avril 1940, la famille royale a été déposée, le Parlement–Storting- dissous et le gouvernement parti en exil est tombé. Depuis cette date, le pays est occupé par l’Allemagne et dirigé par le Reichskommissar, Joseph Terboven. Mais depuis le 1er février 1942, un nouveau gouvernement a vu le jour avec Vidkun Quisling à sa tête.
Le médecin de bord communique :
On nomme chien-rouge (roter Hund) l’inflammation rougeâtre qui se manifeste entre les testicules et l’entrejambe reliant les 2 cuisses. Elle se développe par suite de l’irritation de la peau soumise à forte transpiration et elle est favorisée par l’absence de changements d’habits propres.
Règles de prudence : Il faut restreindre les boissons, en particulier les chaudes qui accentuent la transpiration. N’hésitez pas à poudrer souvent la zone irritée. Ne pas laver cette zone avec de l’eau de mer. Vos habits ne doivent pas être rincés à l’eau salée. Le frottement avec de l’alcool de désinfection ou de l’eau de Cologne est recommandé. En cas de maintien de la maladie, s’adresser au médecin.
La poudre en cas de besoin est distribuée par le médecin, se munir d’un récipient.
Soins principaux : se laver doit être un impératif quotidien. Ce n’est pas parce que le sous-marinier est soumis rudement aux tâches quotidiennes dans le plein exercice de sa mission qu’il doit se dérober à la propreté et oublier de se laver ! L’on peut être mal ou non rasé, mais jamais sale.
Laver sa figure c’est déjà combattre la pénible impression d’avoir affaire à un insomniaque que l’air à bord du sous-marin accentue. En cas de pénurie d’eau propre, il faut veiller à se laver et à se frotter au moins cou, nuque et articulations avec de l’eau de Cologne.

Solution au casse-tête sportif dans les dunes !
Toutes les 6 motos démarrent en même temps. Après 60 km, le 1er motocycliste donne 5 bidons d’essence aux 5 autres conducteurs en gardant le 6ème bidon pour lui, ce qui lui permet de revenir à son point de départ (3 litres/60km). Les 5 autres conducteurs continuent leur route. Au bout de 60 km, le 2ème motocycliste donne ses 4 bidons restants et revient avec 2 bidons qui lui permettent à son tour à revenir à sa base. La 3ème moto usera du même procédé. Après 60 nouveaux kilomètres, les 3 derniers rouleurs détiennent le même nombre de bidons et 2 d’entre eux peuvent à leur tour rallier leur camp de départ. Le dernier motocycliste, après avoir atteint l’oasis, pourra entreprendre le chemin retour puisqu’il détient 7 bidons pour parcourir les 420 km restants.
Le tournoi du ne-te-fâche-pas s’est également terminé par une grosse surprise à laquelle personne ne s’attendait. Le grand favori Johannsen, notre émérite n°1, ne put pratiquement jamais rivaliser avec ses concurrents.
Je dis « presque » car il termine dans le 2ème groupe non qualifié. Etait-ce une feinte de la part de ses adversaires pour le déstabiliser ou son dé malchanceux était-il en cause ?
Voici maintenant la répartition des groupes qui vont s’affronter :
1er groupe : Obermachinist-Neumann, Bunzel-I WO Steinhoff, Görtz-L.I., II WO-Schwertfeger, Pechmann-Knoch, Zetsche-Engel.
2ème groupe des perdants: Johanssen-Heyer, Steuerback Obermachinist-Lebon, Möhring-Rosen, Kommandant-Kligge, Doktor-Graykaz, Obersteuermann-Kirchner.
Ce nouvel ordonnancement pour départager les candidats est noté sur le tableau noir.
Ici parle le responsable de cette confrontation : «Toutes les plaquettes de jeu en carton qui ne seront plus utilisées devront m’être rendues pour les préserver. Elles pourront être ramassées à tout moment. »

Bibliothèque : Des gens continuent de détenir des livres d’une durée plus longue que permise, dépassant le mois. Ces livres doivent impérativement être rendus car d’autres camarades aimeraient également les lire.

Jeu « ne-te-fâche-pas » : Nous arriverons la semaine prochaine tout près du résultat final. Il ne manque plus que le jeu décisif qui se jouera entre le I WO et le Smut (cuistot) Zetzsche.
Commun : Il est de règle que les annonces de naissance et de décès ne sont pas à diffuser. Les premiers nommés, nous les soulèverons dans nos bras à la maison. Sinon aucun événement particulier n’est à enregistrer. Partout l’on détecte de la bonne humeur en prévision du retour au pays. La plupart d’entre nous parient pour savoir quel est le port que nous allons rallier. Chacun se choisit celui qui lui paraît le plus accueillant. Malheureusement ces souhaits ne pourront pas être exaucés car ce sera la situation militaire des bases qui déterminera notre accostage. Avec la perte des bases sous-marines de l’Atlantique, nos U-Boote doivent maintenant tous converger vers des bases moins nombreuses et souvent inadaptées pour accueillir un si grand nombre de bâtiments. Tout dépendra aussi du point de rencontre avec l’escorte le long de l’immense côte norvégienne. Mais, rassurez-vous, cette difficulté sera également maîtrisée. Et malgré les problèmes évoqués, l’homme retombera toujours sur ses pieds.

Il est demandé pour le prochain numéro d’apporter des articles. Chacun doit y participer. Cela coûte certes du travail mais il faut savoir surmonter ses aises en s’impliquant davantage.

Journal n° 14 du 24 novembre 1944

Les rapports reçus du Haut-Commandement de la Marine sont enregistrés au fur et à mesure de leur réception.
Nouvelles brèves :
1) Situation sur le front Ouest caractérisée par des préparatifs d’attaque au Nord et des opérations contre Metz. Le centre des attaques se concentre sur Aix-la-Chapelle (Aachen) et Metz, en particulier au sud de Metz, où un fort gain de terrain est acquis par l’ennemi. L’encerclement prévu par les armées U.S. n’a pas pu se conclure. Suite aux lourdes pertes ennemies, légères attaques dans la zone de Metz. Ailleurs quelques combats épars.
2) Ostfront : Préparatifs d’attaque. Les Russes ont arrêté leurs assauts en Courlande. Plein succès de l’armée de terre dans le Nord Abschnitt.
3) Dans les Balkans, le plan de retraite a été bien réglé avec la sortie bien organisée hors de Grèce. L’adversaire n’a pas réussi à couper la retraite de nos troupes. Lourds combats au nord de Budapest. Le Russe y gagne lentement du terrain. Bon comportement de nos troupes en Hongrie.
4) Asie de l’Est. Après les conquêtes de Weilungs et de Liautschu, gros succès japonais en Chine.
Les Américains y ont perdu leurs aérodromes principaux. Le gouvernement de Tchiankeitschek a de gros soucis. Sur l’île de Leyte, violents combats. Les Japonais n’ont pas encore enclenché leurs contre-attaques. Avec la perte de leurs porte-avions, l’activité aérienne U.S. a régressé. Des succès particuliers sont à signaler avec les groupes d’avions kamikaze dont les pilotes se sacrifient en percutant les navires ennemis. De tels sacrifices héroïques sont payants et rapporteront au millième les fruits du succès pour la lutte finale.
6) En Italie et en Belgique ont éclaté des crises gouvernementales sous la pression des radicaux de gauche.
Il s’avère que c’est l’influence communiste en Europe qui se généralise et s’accroît avec l’accord accommodant des Anglais qui le favorisent. Les Anglo-Américains n’osent pas affronter les éléments déterminés des radicaux de gauche.

Erste Frontlage (1ère situation du Front)
Après 8 jours de vaines tentatives d’encerclement de Metz pourtant accompagnées de très fortes attaques frontales venues de l’ouest par les 2/3 de la IIIème US Army, la situation y est inchangée.
Le centre de gravité est toujours établi aux Pays-Bas sur des terrains lourdement détrempés. Partout de lourdes pertes ennemies. Le nouveau blindé Sherman ne résiste pas aux armes mises en service en combat rapproché.
En Hongrie, énorme résistance allemande avec l’aide soutenue de la Flak lors de combats terrestres. Sur tous les fronts, mauvais temps et passages neigeux.

Zweite Frontlage (réceptionnée plus tard)
Implication d’énormes réserves ennemies pour une nouvelle offensive sur le front ouest, avec en particulier un fort déploiement dans la région d’Aachen. Usure importante du matériel et fatigue des troupes U.S. sans grand succès actuel. Lutte opiniâtre de la résistance allemande qui a été renforcée par un nouveau potentiel d’artillerie.
A l’est, suite à l’arrivée du froid, renaissance de l’activité belliqueuse, en particulier à Libau et sur Sworbe. 35 divisions soviétiques sont montées à l’assaut de Budapest sans notable succès de percée.
En cette 6ème année de guerre, les ressources alimentaires et l’approvisionnement en vivres sont assurés car la production s’est même amplifiée grâce à l’intensive activité agricole et ce, malgré l’occupation grandissante de territoires conquis et grignotés par l’ennemi.

Dritte Frontlage
La 2ème plus grande offensive de cette guerre conduite par les Alliés vient sans doute de commencer. Le centre de poussée s’est amplifié sur Aachen, Metz et Belfort. Consommation incroyable de moyens matériels et humains déployée par l’ennemi. Rien que dans le secteur d’Aachen, 300 batteries ont été détruites. Malgré de lourds sacrifices humains, aucun succès décisif n’est à mettre à l’actif des Américains.
Sur les fronts restants, aucune poussée de ce type n’a eu lieu.

La signification de la douleur :
Les médecins grecs nommaient la douleur « le chien aboyeur de la santé ». C’est effectivement un gardien attentionné de l’organisme et avant tout un protecteur extérieur de notre corps. C’est pourquoi l’impression la plus forte de la douleur se situe sur la peau. Les organes internes ne réagissent que partiellement ou pas du tout aux impressions de douleurs que l’on ressent et stockent leur avertissement à des endroits déterminés de la peau. Il arrive même qu’un mal de ventre se localise à un endroit déterminé de la peau.
L’utilité reconnue de la douleur se reconnaît le mieux lorsqu’un membre blessé est obligé d’être mis au repos forcé car c’est là qu’il guérit le mieux. Les médecins essaient par tous les moyens d’atténuer voire de faire disparaître la douleur. Mais paradoxalement certaines douleurs lancinantes résistent, s’aggravent et peuvent même conduire à des conséquences impitoyables. Un exemple peut nous l’expliquer. Une inflammation agissant sur la flexion du genou oblige au repos. Si l’on néglige cette douleur en pensant l’évacuer dans la durée, il en résultera au contraire un blocage musculaire dans l’articulation. Cela peut même conduire à un raidissement définitif. Alors il ne restera plus qu’à consulter le spécialiste, il verra à travers son diagnostic si la douleur peut encore être guérie, sinon il reste l’opération pour circonscrire cette douleur lancinante.

Anniversaire : le 24 novembre, le Maschinen Obergefreiter Säuberlich termine sa 21ème année d’existence. Nous lui souhaitons beaucoup de bonheur et de santé. On a calculé que l’heureux fêtard parcourt chaque jour 1 km comme chauffeur de batteries. Il est donc normal qu’il n’ait pas grossi en dépit de la bonne chère.

Les vainqueurs du jeu « ne te fâche pas » qui n’était pas un tournoi:
1er Vainqueur : Maschinen Maat Görtz.
2ème Vainqueur : Leutnant zur See Steinhoff.
3ème Vainqueur : Matrose Obergefreiter Zetzsche.
4ème Vainqueur : Maschinen Gefreiter Schulz.
Au cours de ce jeu, nous nous sommes demandés machinalement où se trouvait le grand favori n° 1 de la mer.
Il n’a pas pu prendre pied dans cette bagarre. Maintenant si l’on considère les vainqueurs, il est indéniable qu’ils ont joué misérablement avec des coups incroyables. Et là, même un artiste ou un orfèvre en la matière n’a aucune chance de rivaliser avec des gars fortunés par la chance.
De retour au pays, ce jeu pourra être repris, et pourquoi pas ? déjà à Flensburg où notre n° 1 pourra lutter sur terre ferme. L’intéressé se réjouit déjà à cet effet.
Par contre, le jeu d’échecs n’a pu arriver à son terme faute de temps. Lors de la prochaine croisière, la pratique des jeux de société sera à la hausse, nous n’en doutons pas !

Journal n° 15 du 4 décembre 1944

Lors de notre voyage sous-marin, le journal de bord qui est devenu l’organe officiel de l’actualité en continu comportait également des rubriques axées sur la santé, la technique, la détente et les loisirs. Que ce soit dans les eaux internationales ou dans les eaux territoriales, des annonceurs locaux provenant de l’avant, de l’arrière ainsi que les autres communautés de vie à bord du U-1221 y ont largement contribué.
Camarades,
Comme lors de la naissance de notre petit journal de bord, je veux, maintenant au moment de sa clôture vous redire quelques mots. Ces petits feuillets écrits avec beaucoup d’amour et de sérieux nous ont apporté, en ces heures solitaires passées dans des contrées lointaines, des connaissances nouvelles et très intéressantes. Je crois aussi savoir que les articles ont trouvé un bon accueil et qu’ils ont été empruntés avec beaucoup de joie si bien qu’en ma qualité de commandant, je voudrais adresser au nom de l’équipage nos remerciements cordiaux au bon docteur, notre prolifique rédacteur-en-chef, et me permettre cette remarque : « Vous l’avez très bien réalisé, cher oncle Louis ! » Même le FdU s’est dit beaucoup intéressé par notre journal et nous a demandé quelques exemplaires pour une utilisation ultérieure.
Avec la fin de la parution de ce journal, nous achevons aussi notre 1ère entreprise. Je me suis déjà exprimé sur le sujet et je le fais à nouveau pour vous dire que je me suis réjoui de l’excellent état d’esprit qui régnait à bord et combien j’ai pu compter sur vous en toute circonstance.
Transportez aussi ce souffle puissant à terre auprès de vos camarades et surtout dans la parenté. Revenez-nous avant tout en bonne santé et reposés pour la prochaine sortie à l’ennemi. Et là, croyez-moi, nous avons encore beaucoup de choses magnifiques à faire ensemble ! Dann werden wir noch so manches Pferd stehlen !

Conclusion de l’éditeur
journalDeBord25Nous revenons sains et saufs de notre Feindfahrt. En tant que médecin, par chance, je n’ai pas souvent eu l’occasion d’intervenir dans mon rayon médical auprès des patients. L’état de santé était remarquable, grâce aux soins personnels que chacun a prodigués à son encontre, grâce aussi à la propreté dont vous avez fait preuve et enfin grâce à la bonne ambiance et à l’esprit de corps marin qui ont contribué à maintenir cette santé.
Le panorama offert à notre arrivée à Farsund restera inoubliable à nos yeux. Enfin, nous pouvions à nouveau respirer comme des hommes normaux et bouger à cœur tout rompre ! Le soleil nous apparaissait à nouveau au-dessus de nos têtes après nos 100 jours immergés. « Wenn das Herz voll ist, geht der Mund über ». Quand un homme se débarrasse de ses soucis, sa bouche est en verve !
Obéissant soudainement à une impulsion intérieure, notre Will Rosen agrippa l’accordéon et bientôt ses camarades se rassemblèrent autour de lui : les chants joyeux éclataient par-dessus bord les uns après les autres, en résonnant sur les flots, en éclatant en écho sur les parois rocheuses environnantes des fjords norvégiens. On ne pouvait pas mieux démontrer à cette population inamicale, germanophobe, notre joie de vivre et lui prouver que les soldats des U-Boote peuvent encore après une éprouvante croisière à l’ennemi exprimer une telle exubérance : c’était la meilleure posture à adopter et de par là, la meilleure propagande.
Quelle devra maintenant être dans les prochains temps notre aspiration à préserver au mieux notre santé lors de nos séjours individuels chez nous ? De même que notre bateau sera équipé matériellement pour notre prochaine sortie guerrière, nous devons nous aussi nous barder corporellement. A quoi cela sert-il si l’on est en guerre qu’un bateau qui a été irréprochablement réarmé ne tienne pas sa route à cause d’un équipage imparfaitement préparé, affaibli physiquement et moralement : autant dire qu’il ne pourra pas faire face aux prochaines échéances !
Voilà peu, il arrivait trop souvent que les sous-mariniers, soumis à d’irraisonnables charges, pressés par le temps pour devoir repartir sur ordre, ne pouvaient se ressourcer qu’au départ d’une nouvelle mission. Cette disposition pouvait encore passer à l’époque car la technologie balbutiante de la réplique alliée permettait de le faire ; de même la pression physique et morale exercée sur l’individu n’était pas aussi stressante devant les dangers sans cesse accrus que développe maintenant l’adversaire. Notre but principal doit être de nous retaper correctement. Remarquez le ton que je prends pour insister sur le terme « correctement » car le rétablissement de la santé est un art vital indispensable de notre existence.
Tout un chacun ne comprend pas cet art, ce tour d’adresse qu’il faut s’imposer.
journalDeBord26La reprise des forces physiques sera différente du ressourcement spirituel. Pendant que les activités physiques feront du bien aux uns, un bon livre détendra psychiquement les autres.
Sur quoi enfin devra donc faire attention le sous-marinier pour se retrouver à nouveau en forme ? Il faut déjà qu’il recherche ce qui lui a manqué de plus fort durant ce long voyage. Ses muscles ont fondu en raison d’activités réduites, donc il faudra les renforcer avec des pratiques gymniques riches en mouvements. La lumière du soleil et l’air pur étant gratuits, aussi faudra-t-il en abuser le plus possible ! Et ces marques qui ont laissé des traces au niveau des cernes ou du teint blafard seront comblées. Alors, allez dehors dans la nature !
Que faut-il faire pour se ressourcer mentalement ? Le meilleur remède c’est de pouvoir se détacher l’esprit de cette activité routinière vécue dans le sous-marin. A la maison lors de votre congé se présenteront assez de distractions : chacun a son dada à ce niveau-là qu’il pourra enfourcher. Aussi loin que vous permettra cette action de pourvoir à vos soins, encore faudra-t-il persuader l’un ou l’autre de les accomplir à fond ! Chacun doit connaître sa mesure pour retrouver la plénitude de toutes ses facultés.
Sur ce, je souhaite à tous les camarades un très bon rétablissement et j’espère vous retrouver tous en très bonne santé.